| FASTIDIEUX, EUSE, adj. A.− [En parlant d'une activité hum. ou de ce qui en résulte] Qui suscite de l'ennui par sa durée ou son aspect répétitif. Travail fastidieux; tâche, énumération fastidieuse. Il s'attelait à la fastidieuse besogne des signatures (Zola, Argent,1891, p. 149).Louise trouvait fastidieux de faire le menu tous les matins et les comptes tous les soirs (Sartre, Mots,1964, p. 10): 1. Depuis six semaines il rassemblait des fiches, prenait des notes, travaillait péniblement, dressant chapitre par chapitre, avec sa minutie habituelle, le plan de son livre. La besogne lui apparaissait à présent fastidieuse, et il ne s'y accrochait plus qu'avec dégoût après en avoir espéré des mois de labeur paisible et un succès tranquille...
Bernanos, Imposture,1927, p. 448. − Fastidieux à + inf.L'autre homme, dont l'aventure (...) serait peut-être pour vous fastidieuse à entendre... (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 51). − Fastidieux pour (qqn).Si je n'avais craint de glacer ces lettres, ma seule joie, par des détails fastidieux pour toi et pour moi (Hugo, Lettres fiancée,1822, p. 99). B.− [En parlant d'une pers.] Qui se montre (pour les autres) ennuyeux, désagréable. Les raisonneurs de la question sociale lui semblaient fastidieux (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1276).Je me trouvais tout d'un coup, et pour un instant, pouvoir éprouver pour la fastidieuse jeune fille des sentiments ardents (Proust, Prisonn.,1922, p. 56): 2. Quant à ton serviteur, c'est toujours la même histoire : ni mieux, ni pis, ni pis, ni mieux; tel que tu le connais, l'as connu, et le connaîtras, toujours ce même môme assez fastidieux pour les autres et encore plus pour lui-même, quoiqu'il ait eu de bons moments en société, en société libre surtout et peu bégueule des oreilles.
Flaub., Corresp.,1844, p. 157. Rem. La docum. atteste fastidiosité, subst. fém., rare. Caractère de ce qui est fastidieux. Le compte-rendu de livres jouit, à tort ou à raison, d'un renom de fastidiosité (...) qui jette un froid dans l'âme du lecteur. (H. de Villemessant) (Zola, Mes haines, 1866, p. 287). Prononc. et Orth. : [fastidjø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xves. [ms.] « qui rebute en provoquant l'ennui, la lassitude » (Evrart de Conty, Problèmes d'Aristote, BN 210, fo74bds Gdf. Compl.). Empr. au lat. class. fastidiosus « qui éprouve, qui cause du dégoût ». Fréq. abs. littér. : 267. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 328, b) 452; xxes. : a) 381, b) 382. DÉR. Fastidieusement, adv.De manière fastidieuse, ennuyeuse. Mais pourquoi être si vieux jeu, si épatant, si fastidieusement peu naturel! (Renard, Journal,1889, p. 47).Deux, trois idées, (...) fastidieusement répétées comme ces deux, trois accords sur lesquels se balancent les pauvres danseurs (Barrès, Cahiers,t. 7, 1908-09, p. 306).− [fastidjøzmɑ
̃]. Ds Ac. 1762-1932. − 1reattest. 1762 (Ac.); du rad. de fastidieux, suff. -(e)ment2*. − Fréq. abs. littér. : 4. |