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FASCINATION, subst. fém.
A.− Attrait irrésistible et paralysant exercé par le regard sur une personne, un animal. La fascination du serpent sur un oiseau. Il ne le quittait pas des yeux, il subissait la fascination qui le clouait là, en dehors de son vouloir (Zola, Œuvre,1886, p. 335):
1. ... il y a un magnétisme dans l'être humain, comme il y a une fascination exercée par certains animaux sur d'autres espèces d'animaux pour les attirer et les soumettre. Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 257.
P. ext. Attrait exercé par une lumière, un objet brillant, le mouvement de l'eau, l'eau elle-même. La fascination de l'eau. Gisors hypnotisé par sa lampe, réfugié dans cette fascination (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 412).La lumière (...) ébranle physiquement nos nerfs optiques, crée à la longue une fascination, presque un début d'hypnose (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 133):
2. Bien que j'aie entrevu un grand nombre de pays fameux, nul ne m'attire davantage que cette région des étangs lorrains. Son délaissement et sa délicatesse épurée exercent sur mon esprit une véritable fascination. Barrès, Serv. All.,1905, p. 1.
B.− Au fig. Attirance qui subjugue. La fascination de Bonaparte; exercer une fascination sur qqn. Les fascinations de la tristesse ne sont pas moins dangereuses que celles du bonheur; elles attirent même davantage (Flaub., Corresp.,1847, p. 50).Être sous la fascination de qqn, de qqc. Tout un peuple sous la fascination du sublime moral, éperdu d'admiration, d'émotion, d'adoration (Amiel, Journal,1866, p. 114).Subir la fascination de qqn, de qqc. Tous les caprices de celui qu'elle a soumis et qu'elle tient sous l'empire d'une fascination invincible (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 19).Aucun de nous, jeune ou vieux, n'est sûr qu'il ne va pas rencontrer l'être dont il subira jusqu'à la mort la fascination (Barrès, Jard. Oronte,1922, p. 19):
3. Peut-être l'Allemagne commence-t-elle à subir, à son tour, la fascination du désastre qui n'avait, longtemps, paralysé que ses ennemis? De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 633.
En partic. Enchantement. La fascination de la beauté, du passé :
4. Ah! que je vous ai quittée à contretemps pour moi, dans un moment où la fascination de ces heures uniques, de ce magique jardin me rendait persuasif... Michelet, Journal,1860, p. 621.
Prononc. et Orth. : [fasinasjɔ ̃]. Pour [-ss-] cf. fasciner. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1488 (La Mer des Histoires, I, 50b, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 65). Empr. au lat. class. fascinatio « enchantement, charme ». Fréq. abs. littér. : 266. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 214, b) 325; xxes. : a) 487, b) 480.