Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
FARNIENTE, subst. masc.
Douce oisiveté, état d'heureuse inaction. Se livrer aux douceurs du farniente (Ac.1932).Je m'enfonce ici dans le « farniente » et les délices de l'insouciance. Ne m'envie pas cette molle vie, elle est exquise (M. de Guérin, Corresp.,1834, p. 164).Une flâne majestueuse et décidée; un farniente sans la conscience de lui-même, sans le remords; la paresse sur la fumée des pipes et des mots (Goncourt, Journal,1856, p. 282).Un « refus » de la moindre activité (farniente), voire de penser, de réfléchir, de prévoir, d'ouvrir un journal (Defert, Pol. tour. Fr.,1960, p. 44):
La journée est vouée au farniente. Les bœufs vagueront ou rumineront couchés au bord du bois, le chien chassera le mulot le long du ruisselet, les hommes entre deux manipulations du foin deviseront, museront, s'ébattront sous le chêne ami. Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 79.
Rem. 1. Le mot est gén. employé en bonne part et s'oppose ainsi à fainéantise. On rencontre cependant qq. emplois ayant une valeur péj. Je crains le « farniente » dans la solitude (Barb. D'Aurev., Memor. 1, 1837, p. 181). Lu par « farniente » et ennui tout un volume (Id., ibid., p. 106). 2. La docum. atteste aussi les graphies far niente et far-niente. Mérigneux qui, contre son habitude de « far niente » intellectuel (Péladan, Vice supr., 1884, p. 258). Mais il est dit que le soleil qui baise les rideaux roses ne veillera point le doux far-niente de Minne (Colette, Ingénue libert., 1909, p. 294). Olivier, au contraire, adorait le « far niente » des femmes (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1013). 3. On rencontre ds la docum. une attest. du verbe intrans. farnienter. En Kabylie aussi (...) la femme (...) est exténuée de maternité et de basses besognes, tandis que l'homme farniente et, drapé dans son burnous, s'absorbe en de longues contemplations (Lorrain, Heures Corse, 1905, p. 88).
Prononc. et Orth. Plusieurs prononc. plus ou moins francisées : [faʀnjεnte] ds Besch. 1845, Dub., Pt Rob., Warn. 1968; [faʀnjεnt] ds Lar. Lang. fr.; [faʀnjε ̃te] ds Littré, DG, Barbeau-Rodhe 1930; [faʀnjε ̃:t] ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Dub.; [faʀnjɑ ̃:t] ds Pt Rob. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Var. graph. far-niente ds Gattel 1841, Besch. 1845, Littré et Lar. 19e(qui admet en rem. la graph. en un mot); cf. aussi rem. 2 supra. Étymol. et Hist. 1676, 16 sept., (Mmede Sévigné, Lettres [à Mmede Grignan], éd. R. Duchêne, t. II, p. 396 : far niente [en it. dans le texte] des Italiens). Mot ital. signifiant proprement « ne rien faire », composé de fare (faire*) et niente (néant*). Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Hope 1971, p. 286.