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* Dans l'article "FARINE,, subst. fém."
FARINE, subst. fém.
A.− ALIMENTATION
1. Poudre fine provenant de la mouture des graines de céréales. Farine de blé (noir), de froment, de seigle, d'orge. Les substances (...) avaient (...) été dénaturées (...); le pain, ce pain de l'Eucharistie qui doit être pétri avec la fine fleur des froments, pas de la farine de haricots, de la potasse et de la terre de pipe! (Huysmans, À rebours,1884, p. 289).
Absol. Produit de la mouture du blé. Le lapin était sur la table, dans une sauce blonde épaissie de farine (Genevoix, Raboliot,1925, p. 132):
... il [le blé] pousse ses épis et mûrit en s'abreuvant de rayons. On le coupe, on le lie, on l'emporte. Il bruit en chemin couché sur le char comme debout au vent. On le bat, il ruisselle en cascade compacte. Et puis on le charge de nouveau, on le jette sous la meule, car il faut qu'il soit broyé pour rendre sa farine; on le blute : il faut que sa fine fleur se dépose; on le pétrit avec son levain : il faut qu'il fermente et se dilate. Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 250.
Expr. fam. fig. souvent péj. (Gens) de même farine. (Gens) d'une même catégorie. Ces Malorthy du Boulonnais qui sont une dynastie de meuniers et de minotiers, tous gens de même farine (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 59).Rouler dans la farine. Tromper (cf. Delvau, 1866, p. 347).
2. P. anal.
a) Poudre résultant de la mouture de différentes graines ou plantes. Farine de manioc, de pois, de pommes de terre. (Quasi-)synon. fécule.
b) Poudre obtenue à partir d'os, de viande, de poisson desséchés et généralement destinée à l'alimentation du bétail. Les concentrés sont des mélanges dans lesquels il y a des grains, de la farine de viande, des tourteaux, du son (Wolkowitsch, Élev.,1966, p. 139).Petits poissons (...) qui servent uniquement à produire de la farine de poisson (Boyer, Pêches mar.,1967, p. 97).
B.− P. ext.
1. MINÉRALOGIE
a) Farine fossile
Calcaire pulvérulent. Synon. calcaire farineux, fleur de chaux naturelle (cf. Lar. 19e, Plais.-Caill. 1958).
Argile réfractaire contenant des débris d'animaux. Othello, courbé sur une lentille de premier grossissement, cherchant des gaillonnelles et des gomphonèmes [espèces d'algues] dans la farine fossile des chinois? (Hugo, Rhin,1842, p. 235).
b) Farine fossile siliceuse. Synon. de tripoli (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.).
2. PHARM. Farine de lin, de moutarde. Poudre résultant de la mouture des graines de lin, de moutarde, utilisée en cataplasme. L'odeur piquante de la farine de moutarde emplit la pièce. Sous les linges brûlants, sa poitrine se souleva plus librement, puis une sueur ruisselante couvrit sa face (Abellio, Pacifiques,1946, p. 342).
3. Domaine du spectacle.Poudre blanche dont on se couvre le visage, notamment pour se maquiller. Il triomphait dans les rôles où l'acteur doit paraître la figure blanchie avec de la farine et recevoir ou donner un nombre infini de coups de bâton (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 142).
Prononc. et Orth. : [faʀin]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1160 (Eneas, 1041 ds T.-L.). Du lat. class. farina « farine ». Fréq. abs. littér. : 513. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 752, b) 817; xxes. : a) 784, b) 629.
DÉR. 1.
Farinacé, ée, adj.,bot. Qui a l'aspect, la nature de la farine (attesté ds Ac. 1835-1932). ,,Qui est de la nature de la farine ou qui en a seulement l'aspect`` (Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 210). [faʀinase]. Ds Ac. 1835-1932. 1resattest. 1798 (Richard, Dict. de botan. de Bulliard), 1806 (J. Capuron, Nouv. dict. de méd., de chir., Paris); de farine, suff. -acé*, cf. b. lat. farinaceus « fait avec de la farine ».
2.
Fariner, verbe.a) Art culin. Qqn farine qqc. Saupoudrer de farine. Faire mariner les chairs pendant trente minutes avec huile, jus de citron, sel, poivre et persil haché. Les égoutter, les fariner (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p. 188).b) Peint. Qqc. farine. Perdre son brillant, devenir poudreux en surface. L'emploi de teintes concentrées pour fabriquer une peinture foncée est coûteux et augmente la charge de peinture, qui risque de fariner (Bonnel-Tassan1966, p. 141). [faʀine], (il) farine [faʀin]. 1resattest. a) fin xves. « prendre l'aspect de la farine, de la poussière » fig. « être honteux » (G. Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 289), b) 1542 « couvrir de farine » (Du Pinet, Pline, XXX, 12 ds Gdf. Compl.); de farine, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. − Rog. 1965, p. 67.