| FANTASSIN, subst. masc. Soldat d'infanterie. Ce coup d'épaule que personne ne peut se représenter s'il n'a servi dans l'infanterie, ce coup d'épaule que donne le fantassin à son sac pour le hausser et alléger un moment son poids (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 35).Ces pauvres pieds de fantassins affreux à voir et à traîner (...) écorchés par tous les silex blessants de la montagne (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 13):Il faut avoir « attaqué » et attaqué comme fantassin pour comprendre... Tant que j'étais cavalier, je ne savais pas ce que c'était la guerre... J'avais pourtant chargé (...). Mais ce n'est rien, à côté d'un assaut d'infanterie, d'une « sortie », à l'heure H, avec la baïonnette...
Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 827. Rem. On relève en arg. milit. deux subst. masc. formés sur le même rad. que fantassin et qui en sont synon. a) Fantaboche (cf. Barbusse, Feu, 1916, p. 264). b) Fantabosse. Et le Troupier Fait l'humble Tourlourou, triste et traînant le pied, Oui, grossi du Moblot, dans un hiver atroce, Fait le Pousse-Cailloux, qui fait le Fantabosse (Rostand, Vol Marseill., 1918, p. 308). Prononc. et Orth. : [fɑ
̃tasε
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1567 (J.-A. de Baïf, Le Brave ds Euvres en rime, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 192). Empr. à l'ital. fantaccino « fantassin », attesté dep. 1541 (Berni ds Tomm.-Bell.), dér., avec suff. péj., de fante « id. », forme abrégée de infante, proprement « jeune guerrier », aussi « enfant, petit garçon », du lat. infans, -antis (enfant*). Fréq. abs. littér. : 289. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 318, b) 349; xxes. : a) 388, b) 536. Bbg. Bréal (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910-1911, t. 16, p. 62. − Hope 1971, p. 194. − Kohlm. 1901, p. 44. − Quem. DDL t. 12. − Richter (E.). Etymologisches. Boche. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 132 (s.v. fantaboche). − Rigaud (A.). La Consultation permanente de l'O.V.F. Vie Lang. 1967, pp. 413-415. − Wind 1928, p. 53, 129. |