| FADASSE, adj. Péj. et fam. Assez fade; d'une fadeur déplaisante. A.− [Correspond à fade1A 1] Anatole. − Vous aviez soif, je crois, mademoiselle; voulez-vous un verre d'eau sucrée à la fleur d'oranger?... La demoiselle. − Oh! c'est bien fadasse! j'aimerais mieux un grog américain (Kock, Compagnons Truffe,1861, p. 94).Quand les vautours se rassemblent sur le charnier? Que l'odeur en monte toute fadasse? (Céline, Mort à crédit,1936, p. 548). B.− Au fig. Qui manque de vie, de relief, d'intérêt. 1. [Correspond à fade1B 1] On n'accepte pas si vite un nouveau mode de vie. Celui que l'on me propose me semble assez fadasse (H. Bazin, Mort pt cheval,1949, p. 30). 2. a) [Correspond à fade1B 2 a] Il n'a connu que des femmes pâles, fadasses, comme elles sont toutes dans le nord; une fille brune, svelte, jeune comme moi, ça lui a réchauffé le cœur (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 39).C'était jeunet, sans vice ni vertu, sans idée de grand'chose. Un tendron blondin, fadasse, qui faisait penser à un gâteau mal cuit (Pourrat, Gaspard,1922, p. 35). ♦ Subst. C'est une blonde, une grande fadasse (Littré). b) P. méton. [Correspond à fade1B 2 b] Elle [Valentine Chessenet] se maquille en rose, se poisse les cils au mascara... sans arriver à tonifier sa fadasse anémie (Colette, Cl. s'en va,1903, p. 21).Edmond Pillon (...) sa tête rouge et fadasse mal posée sur les épaules (Léautaud, Journal littér.,2, 1908, p. 333). − En partic., domaine littér. et artistique.Commencé les fadasses « nouvelles » de Mmede Saint-M. (...). Comment avaler toutes ces meringues sans vanille? (Barb. d'Aurev., Mémor. 2,1838, p. 361).Ils [les imitateurs de Lamartine] ont une manière ascétique et fadasse. Un style efféminé, sans montant, sans audace (Pommier, Crâneries,1842, p. 158).Des amateurs graves acceptent pour authentiques ces petites peintures fadasses (Goncourt, Art XVIIIes.,1880-82, p. 191). Rem. La docum. atteste fadasserie, subst. fém., rare. Caractère de ce qui est fadasse; p. méton. chose fadasse. C'était dégoûtant à respirer cet air-là, même la nuit, tellement l'air restait tiède, marine moisie. Toute cette fadasserie portait au cœur, avec l'odeur de la machine en plus (Céline, Voyage, 1932, p. 187). Prononc. et Orth. : [fadas]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1755 « qui est fade, sans éclat; insipide » (Collé, Journ. II, 7 ds Brunot t. 6, p. 1307 : aussi fadasse que nos princesses); 1838 « qui manque d'intérêt » (Barb. d'Aurev., Memor. 2, p. 261 : on s'étonne que le même homme ait fait cette platitude fadasse de « Jocelyn »). Dér. de fade*; suff. -asse*. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 420. |