| EXTÉRIORITÉ, subst. fém. A.− État d'être à l'extérieur; fait d'aller vers l'extérieur. Si vous maintenez l'acte musculaire buccal [en chantant], vous amenez toute l'extériorité de votre voix (Melchissédec, Pour chanter,1913, p. 191). B.− PHILOSOPHIE 1. Qualité du monde extérieur qui s'oppose à l'intimité de la conscience. L'espace fait ma disgrâce : il est l'extériorité menaçant l'intimité (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 424): ... tout phénomène, quel qu'il soit, a une cause (...) cette cause existe, seulement nous jugeons qu'elle est autre que nous, qu'elle est étrangère, externe : c'est là, encore une fois, l'idée de l'extériorité, et la base de notre conviction de l'existence des causes extérieures et du monde...
Cousin, Hist. philos. XVIIIes.,t. 1, 1829, p. 254. − PSYCHOL. Extériorisation, manifestation ouverte des sentiments. Style et caractère religieux (...) Accentuations dépourvues d'extériorité marquée, et de caractère calme et recueilli (Rougnon1935, p. 180). 2. Qualité de deux éléments, de deux points qui sont extérieurs, indépendants l'un par rapport à l'autre. La spatialité parfaite consisterait en une parfaite extériorité des parties les unes par rapport aux autres, c'est-à-dire en une indépendance réciproque complète (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 204). Prononc. et Orth. : [εksteʀjɔ
ʀite]. Cf. é-1. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1541 (Calv., Inst., p. 270). Dér. de extérieur* d'apr. le lat. exterior « extérieur »; suff. -ité*. Fréq. abs. littér. : 136. |