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EXTEMPORANÉ, ÉE, adj.
Qui se fait, qui se produit au moment du besoin; immédiat :
[Un doctrinaire :] − (...) la décision à prendre doit être un fait extemporané de notre conscience, un concept soudain, un jugement instructif, une nuance fugitive de notre appréhension intime assez semblable aux éclairs qui constituent le sentiment du goût. Votons. Balzac, Aub. rouge,1831, p. 314.
− En partic., MÉD., PHARM. Depuis, l'introduction de l'ultramicroscope, dans les laboratoires, a permis de pratiquer la recherche extemporanée du tréponème à l'état vivant (Nicolas dsNouv. Traité Méd.,fasc. 4, 1925, p. 589).La bande de toile imprégnée de pâte de Unna donne une bonne adhésion, mais sa préparation extemporanée est assez compliquée (Judet, Fractures membres,1948, p. 15).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Extemporanéité, subst. fém. Qualité de ce qui est extemporané; spéc., faculté de réagir, réaction à l'événement. Je ne parle pas de leur vif esprit de ressources [des fourmis], de l'extemporanéité qui leur permet de faire face aux périls, aux embarras, aux hasards (Michelet, Insecte, 1857, p. 117). L'occasion amie exige donc le sens de l'improvisation, la promptitude de l'extemporanéité, la réceptivité aux dons gratuits de la divine faveur (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 135). b) Extemporanément, adv. méd., pharm. Au moment du besoin. On recommandera volontiers le gargarisme pratiqué avec [du] sérum artificiel additionné extemporanément de 15 gouttes de teinture d'iode (Aviragnet, Weill-Hallé, Marie ds Nouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 770). On peut (...) préparer extemporanément les bandes plâtrées en trempant les bandes de tarlatane dans la bouillie plâtrée (Judet, op. cit., p. 13).
Prononc. : [εkstɑ ̃pɔ ʀane]. Cf. é-1. Étymol. et Hist. 1. 1527 cause extemporanée et non premeditée « spontané » (F. Dassy, Peregrin ds Delb. Rec.); 2. 1764 pharm. (J.-F. Lavoisien, Dict. portatif de méd.). Empr. au b. lat. des gloses extemporaneus, synon. de extemporalis « improvisé, qui n'est pas médité, qui se fait sans préparation ». Bbg. Gohin 1903, p. 271.