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EXPURGER, verbe trans.
Abréger (un texte) en éliminant ce qui est contraire à la morale ou à la religion. Expurger des livres pour enfants; expurger une édition d'Horace. Quant aux auteurs latins, nous n'avions garde de les lire ailleurs que dans les textes expurgés par le jésuite Jouvency (Tœpffer, Nouv. genev.,1839, p. 71):
1. D'autres libres esprits (...) expurgeaient les classiques du xviiesiècle, et ne permettaient pas que le nom de Dieu souillât les fables de La Fontaine. Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 758.
P. ext. Débarrasser de ce qui n'est pas utile. C'était Wilfrida qui recevait le courrier. Elle l'expurgeait, annonçait en gros l'essentiel à son mari (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 133).
[En parlant de pers.] ,,Expurger une société, une compagnie. En exclure les membres dont la présence est jugée regrettable ou dangereuse`` (Ac. 1932).
Emploi pronom. réfl., littér. Se débarrasser de ce qui n'est pas utile. Cette substance dont se décharge le ver à soie en fabriquant son cocon l'empoisonnerait s'il la gardait en lui. Il s'en expurge (Gide, Feuillets d'automne,1949, p. 309):
2. Si j'avais pu mener aussitôt à bien cette Geneviève, (...) je me serais expurgé de quantité de ratiocinations qui m'ont élu pour domicile et que je me suis trouvé comme contraint d'assumer. Gide, Journal,1933, p. 1160.
Spéc., SYLVIC. Éclaircir les futaies trop touffues (cf. Mots rares 1965). La réserve a été expurgée par le passage d'une coupe de taillis sous futaie normale (Cochet, Bois,1963, p. 95).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. a) Expurgé, ée, part. passé adj. [En parlant d'un texte] Dont on a éliminé ce qui est contraire à la morale ou à la religion. Livre expurgé (Besch. 1845). Le cours de la troisième année allait porter particulièrement sur l'Histoire de France expurgée et sur la mythologie à l'usage des jeunes personnes (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 852). b) Expurgateur, subst. masc. Celui qui expurge un texte. Ce sera un ouvrage de grand luxe [l'œuvre de Rabelais] (...) Mais cela servira à poser l'artiste et l'expurgateur (Sand, Corresp., 1847, p. 377). P. ext. Celui qui purifie, élimine ce qui n'est pas nécessaire. Contre l'insecte, le crapaud et la masse des reptiles, le reptile venimeux fut un utile expurgateur (Michelet, Oiseau, 1856, p. 107). 2. La plupart des dict. gén. dont Ac. 1835 et 1878 enregistrent expurgatoire, adj. Index expurgatoire. Catalogue des livres dont la publication et la vente sont défendues, à Rome, jusqu'à ce qu'ils aient été purgés et corrigés; en quoi ils diffèrent de ceux qui sont définitivement prohibés.
Prononc. et Orth. : [εkspyʀ ʒe], (j')expurge [εkspyʀ ʒ]. Cf. é-1. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. Ca 1370 « purger » (G. de Chauliac, La Grande chirurgie d'apr. Sigurs ds Fr. mod. t. 33, 1965, p. 206); 1503 « épurer (un livre) en enlevant les passages trop libres ou contraires à la foi » (Rom. Forsch. 32, 63 d'apr. FEW t. 3, p. 315a); 1839 textes expurgés (Toepffer, loc. cit.). Réfection savante de l'a. fr. espurgier « purger, nettoyer » (xiie-xives. ds T.-L.), du lat. class. expurgare « nettoyer, enlever, purger ». Fréq. abs. littér. : 58.