| EUPHÉMISME, subst. masc. RHÉTORIQUE A.− Figure de pensée par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l'expression directe aurait quelque chose de brutal, de déplaisant. L'euphémisme ingénieux qui a fait remplacer le titre de « convention » par celui de « déclaration » (Shaw, Hist. monnaie,1896, p. 160).Il a trouvé un studio où poursuivre ses études, (...) ses palabres amicales et ses aventures de cœur. J'écris de cœur par euphémisme (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 195). B.− P. méton. Prudence n'est que l'euphémisme de peur (Renard, Journal,1895, p. 279).Le terme « inadapté » est un euphémisme qui abrite les diverses catégories de déficients physiques, d'arriérés mentaux, de déséquilibrés psychiques (Encyclop. éduc.,1960, p. 197): ... deux mois? (...) c'est à peu près le temps qu'il faut pour user un bel amour (...) jusqu'à ce qu'un de nous deux en ait assez. (« Un de nous deux » était un joli euphémisme. Il savait bien que c'était toujours lui qui rompait le premier).
Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1166. Prononc. et Orth. : [øfemism̥]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1730 (C.-C. du Marsais, Des Tropes, Paris, p. 164). Empr. au b. lat. euphemismos (TLL), gr. ε
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ς, de même sens. Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Niedermann (M.). Vox rom. 1953/54, t. 13, p. 109. |