| ESTRAGON, subst. masc. Plante herbacée (Armoise) caractérisée par ses fleurs composées, verdâtres, ses feuilles étroites, lancéolées, et utilisée en gastronomie pour ses propriétés aromatiques. L'assaisonnement mordant et aromatique (...) d'une sauce à l'estragon (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 187).Bon vinaigre à l'estragon (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 136).Parfumé par l'odeur (...) d'un brin d'estragon (Proust, Swann,1913, p. 20).− [P. anal. de forme] J'aurai à débiter une harangue devant tout ce monde, après avoir endossé un habit brodé d'estragon (Mérimée, Lettres ctesse de Montijo,t. 1, 1870, p. 93). Prononc. et Orth. : [εstʀagɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1539 targon (L. Duchesne, In Ruellium de stirpibus epitome ..., Paris, p. [16] : Tarco, du targon); 1564 estargon (Ch. Estienne, L'Agriculture et maison rustique, Paris, 1. II, chap. 25, p. 43a) : Targon, que les jardiniers nomment estargon); 1601 estragon (Liébault, Maison rustique, p. 213 ds DG). Empr., par l'intermédiaire du lat. médiév.tarcon, altarcon (fin du xiies., Gérard de Crémone ds Roll. Flore t. 7, p. 71), lat. bot. tarchon (1538, trad. lat. de Siméon Seth De Cibariis ds NED s.v. tarragon), gr. médiév. τ
α
ρ
χ
ο
́
ν (xies., Siméon Seth ds Roll., loc. cit.), à l'ar.tarh̬ūn (fin du ixes., Razi; début du xies., Avicenne ds Devic) et celui-ci prob. au gr. class. δ
ρ
α
κ
ο
́
ν
τ
ι
ο
ν « serpentaire ». Le es- initial s'explique mal. Fréq. abs. littér. : 9. |