| ENTERREMENT, subst. masc. A.− Action d'enterrer, de mettre en terre, de couvrir de terre. L'enterrement des grains est nécessaire pour les préserver du ravage des oiseaux (Besch.1845). B.− [En parlant d'une pers.] 1. Action de mettre en terre un mort. Synon. inhumation.Vous êtes prié d'assister au convoi, service et enterrement de M... (DG). 2. P. ext. Ensemble des cérémonies funèbres qui accompagnent la mise en terre d'un mort. Enterrement civil, religieux; aller à un enterrement. Synon. funérailles.Malgré cela, est-ce que vous tiendriez à avoir un enterrement religieux? (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1182).En principe, l'enterrement est fixé à dix heures du matin (Camus, Étranger,1942, p. 1127).La corporation des bouchers romains s'était fait représenter à l'enterrement du pauvre garçon (Green, Journal,1950, p. 31). SYNT. Un bel, un grand, un pauvre enterrement; enterrement de première, deuxième, troisième classe; messe, anniversaire d'enterrement; assister à un enterrement. − P. méton. Convoi, cortège funèbre. Suivre un enterrement. Quand on suit ainsi l'enterrement, tous les gens vous envoient des grands coups de chapeaux (Céline, Voyage,1932, p. 194).J'ai vu à Venise des enterrements en gondole (Sartre, Nausée,1938, p. 93).Tandis que nous festoyons, arrive un pauvre enterrement arabe (Gide, Carnets Égypte,1939, p. 1075). ♦ P. anal. (Aller d'un) pas d'enterrement. D'un pas très lent et solennel. Le fiacre reprit son train d'enterrement (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 300). ♦ P. ell. Frais de sépulture. Ils ne trouvent même pas de quoi payer un enterrement de pauvre (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 232). − Loc. adj. D'enterrement. Très triste, sinistre. Avoir, faire une tête d'enterrement; visage, figure, mine d'enterrement. Je suis obligé (...) de prendre une tête d'enterrement, pour n'avoir pas l'air d'insulter à vos tristesses (Montherl., Demain,1949, I, 1, p. 702). C.− P. métaph. ou au fig. Action de mettre un terme à (quelque chose), de faire oublier (quelque chose). Le XIXesiècle est l'enterrement de ce qui avait fait, pendant tant de siècles, l'honneur et la force de la France (L. Daudet, St. XIXe,1922, p. 184).(Banqueroute et enterrement du petit commerce) (Gide, Journal,1939, p. 1141): ... la faveur que doit espérer un homme supérieur est l'oubli de son talent, de son outrecuidance, et l'enterrement de son projet dans les cartons de la Direction.
Balzac, Le Curé de village,1839, p. 198. − Loc. fam. Enterrement de première classe. Abandon définitif d'un projet, d'une entreprise; mise en disgrâce (de quelqu'un) par des éloges ironiques. Rem. On trouve dans le même sens enterrement de troisième classe : Il a été question d'une interpellation (...) mais soyez persuadé qu'un projet de loi sera un enterrement de troisième classe (Zola, Corresp., 1902, p. 649). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃tε
ʀmɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 « action de mettre en terre un mort; la cérémonie elle-même » (Troie, 10404 ds T.-L.); d'où 1636 « le convoi funèbre » convoier un Anterremant (Monet). Dér. du rad. de enterrer*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 1 169. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 792, b) 2040; xxes. : a) 2 615, b) 1 629. |