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ENTENDEUR, subst. masc.
A.− Vx. Celui qui entend (bien ou mal) de l'oreille, qui sait écouter attentivement et comprendre. D'une chanson en « aine » il fait une chanson en « erre » : mais c'est qu'elle était déjà une chanson en « erre ». Hugo, bon entendeur, l'avait entendue pour nous. Hugo l'avait entendue [la chanson de Chérubin] comme elle était (Péguy, Clio,1914, p. 118).
Loc. À bon diseur, bon entendeur. Les personnes qui parlent bien doivent avoir de bons auditeurs (d'apr. Hautel t. 1 1808).
B.− Celui qui comprend. Bon entendeur. Cette mort [d'un candidat] laisse un vide (...). À un entendeur tel que toi, ce mot suffit (Balzac, Député d'Arcis,1847, p. 398).Ces paroles (...) prévenaient, en même temps, les bons entendeurs d'Europe que, ... (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 16):
1. Elle avait seulement soin de faire de temps en temps l'éloge des gens discrets qu'on ne voit jamais que quand on leur fait signe, avertissement moyennant lequel elle adressait aux bons entendeurs du genre Cottard, Bontemps, etc., son plus gracieux et hautain salut. Proust, La Fugitive,1922, p. 668.
Locutions
À bon entendeur un mot suffit. Cf. Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 108.
À bon entendeur (,) salut. [P. allus. probable à la parole de l'Évangile « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entendre » (Matth., XIII)] Celui qui sait comprendre à temps trouve là son salut, peut en tirer profit. Cette fille était la providence de notre troupe. Nous reçumes bientôt (...) un avis (...) : c'était que tel jour partiraient deux milords anglais, allant de Gilbraltar à Grenade par tel chemin. A bon entendeur, salut (Mérimée, Carmen,1847, p. 56).
[Souvent avec une nuance de menace] Les officiers intéressés voudront bien se le tenir pour dit une fois pour toutes. « À bon entendeur, salut. » (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 98).Quand je dis qu'il me l'a avoué... il me l'a plutôt fait savoir. À bon entendeur salut! File doux avec moi, sinon qu'est-ce que tu prendras dans mon journal! (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 9).
[Avec une réinterprétation de salut au sens de « salutation »] :
2. Je défends que quelqu'un le ridicoculise. lise. − Mais... cyrano, qui a élevé la voix assez pour être entendu du galant. À bon entendeur... (Il salue le mousquetaire (...)) lise, au mousquetaire qui a simplement rendu son salut à Cyrano. Vraiment, vous m'étonnez! ... Rostand, Cyrano de Bergerac,1898, II, 4, p. 74.
Rem. Entendeur n'est gén. employé que dans l'une de ces loc. ou dans un cont. contenant une allusion à l'une d'elles (les ex. de Balzac et de de Gaulle supra se rapportent à la 1re, celui de Proust à la 2e).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃tɑ ̃dœ:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1225 entendere « celui qui écoute attentivement » (Vie de Saint Jean l'Évangéliste, éd. E. Westberg, 215), seulement en a. fr.; 2. av. 1248 « celui qui comprend » (A. Contredit, Chansons, BN 844 [xiiies.] ds Gdf.). Dér. du rad. de entendre*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 21.