| ENRAGEMENT, subst. masc. Rare, vieilli. [Correspond aux emplois fig. de enrager] État d'une personne qui enrage; qui est enragée : ... il y a des moments où j'ai envie de cesser la lutte, de renoncer à toute publication, de me terrer quelque part, me sentant à bout de force, d'énergie, de courage, devant l'enragement, les calomnies, les basses canailleries du journalisme à mon égard.
Goncourt, Journal,1886, p. 627. − En partic., dans le domaine amoureux.Déjà une fois, dans son enragement après toutes les jupes, malpropres ou élégantes, qui l'effleuraient, il avait songé à se la payer (Zola, Argent,1891, p. 202). Rem. On rencontre ds la docum. le synon. enragerie, subst. fém., vx. Ma mauvaise tête m'avait fait choisir les plus absurdes moyens que ma timidité avait rendus encore plus absurdes. (...) La personne qui, même pendant que je faisais toutes ces enrageries, occupait véritablement ma tête et mon cœur, c'était Madame de Charrière (Constant, « Cahier rouge », 1830, p. 44). Gaspard y allait d'une telle enragerie que dès l'entrée il jeta veste et chemise. (...) L'ardeur, la fierté, la hardiesse, on ne savait quoi de terrible, lui sortaient par chaque pore (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 148). Prononc. : [ɑ
̃
ʀaʒmɑ
̃]. Étymol. et Hist. Apr. 1349 « état de celui qui est en rage » (Guillaume de Machaut, Le Jugement dou Roy de Navarre, éd. Hœpffner, vers 2664 : or est dont li commencemens de quoy vient li enragemens). Dér. de enrager*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 52. Bbg. Lew. 1960, p. 106 (s.v. enragerie). |