| ENGEANCE, subst. fém. A.− Vx. [En parlant d'animaux] Race, espèce. Ces canes sont d'une belle engeance (Ac.1798-1878). B.− P. anal. et péj. [En parlant d'êtres humains] Vile, sale, maudite engeance; engeance du diable. Je citerai (...) l'engeance maudite des noirs et des demi-noirs (Marat, Pamphlets,1792, p. 215).Je promulgue la nécessité d'en finir avec l'abominable engeance de cette salope [la reine Victoria] (Bloy, Journal,1899, p. 375): Les habitants avaient vite fait de distinguer parmi eux l'engeance des marchandeurs pour qui ils haussaient les prix avant de leur accorder un rabais.
Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 111. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃
ʒ
ɑ
̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 « race d'animaux domestiques » (Est., p. 363b); 2. 1560 « ensemble de gens de peu de valeur » (Bible, impr. A. Rebul, Mat. 3, 7 ds FEW t. 4, p. 642, s.v. indicare). Prob. dér. avec le suff. -ance* du rad. de l'a. fr. engier « accroître la puissance de quelqu'un » (ca 1190, Aspremont, 7060 ds T.-L.); surtout représenté sous la forme préfixée (a-1*) a. fr. aengier trans. « remplir, pourvoir », intrans. « croître, prospérer, pulluler » (cf. T.-L., Gdf.); d'orig. obsc., peut-être du lat. indicare « indiquer, révéler » (indiquer*), dans un sens modifié d'apr. [ovum] index, puis index, qui aurait désigné l'œuf ou l'objet en forme d'œuf que l'on plaçait dans un nid pour encourager les poules à pondre (cf. C. Michaëlis de Vasconcellos ds Z. rom. Philol., t. 29, pp. 607-617 et FEW, loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 80. Bbg. Brunel (C.). Encore enge, engeance, enger. Romania. 1962, t. 83, pp. 520-522. |