| * Dans l'article "ENCADRER,, verbe trans." ENCADRER, verbe trans. A.− Entourer d'un cadre; mettre dans un cadre. Ma première chose en arrivant à Rouen, après-demain, sera de faire encadrer votre portrait pour le mettre sur ma cheminée (Flaub., Corresp.,1869, p. 17): 1. ... j'aime encore les cimetières italiens : la pierre y est tourmentée, c'est tout un homme baroque, un médaillon s'y incruste, encadrant une photo qui rappelle le défunt dans son premier état.
Sartre, Les Mots,1964, p. 77. − P. plaisant. et fam. Être à encadrer (pour souligner la sottise d'un propos, le grotesque d'une attitude, etc.). Mériter d'être retenu ou porté à l'attention d'autrui : 2. Vous savez ce que ses sœurs ont télégraphié? demanda mon grand-père à mon cousin. − Oui, Beethoven, on m'a dit, c'est à encadrer, cela ne m'étonne pas.
Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 343. − Populaire ♦ Ne pas pouvoir encadrer qqn. Éprouver de l'antipathie pour quelqu'un. Les deux frangins n'avaient jamais pu s'encadrer (Le Breton1960). ♦ Heurter un obstacle de plein fouet et en son milieu. Encadrer un arbre (Esn.1966) : 3. Seulement, par manque de chance, il y avait un arbre juste en face... Alors, on l'a encadré! − Bobo? − Non, par miracle, insignifiant.
Pédale,5 oct. 1927, p. 15, col. 3. B.− Entourer à la manière d'un cadre (qui isole, souligne, fait ressortir, maintient ou appuie quelque chose) : 4. Les femmes [à Grenade] ont eu le bon goût de ne pas quitter la mantille, la plus délicieuse coiffure qui puisse encadrer un visage d'Espagnole.
Gautier, Tra los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 209. 5. Un piano fantasque qui est sans doute celui de Teddy Wilson, encadre avec verve l'improvisation à la clarinette de Benny Goodman.
L'Œuvre,6 avr. 1941, p. 9. 1. [En parlant d'une vision artistique] Faire apparaître dans, insérer : 6. Elle [Clotilde] voulut même y passer l'hiver [à Vastville] (...) Lucan fit quelque opposition à ce projet (...) et finit pourtant par l'adopter, trop heureux d'encadrer dans ce lieu romanesque le roman de ses amours.
Feuillet, Julia de Trécœur,1872, p. 86, 87. Rem. Dans ce sens, l'emploi pronom. est fréq. « Les Travailleurs de la mer » (...) s'y encadreraient difficilement, mais ce mode de publication s'adaptera peut-être à merveille au roman « Quatre-vingt-treize », auquel je travaille en ce moment (Hugo, Corresp., 1866, p. 531). 2. Spécialement a) Domaine milit. et analogues − ARTILL. Régler le tir sur un objectif de façon à répartir les coups tout autour : 7. ... le fort de l'Almada les encadra d'obus de 75, en leur adressant des signaux pour les inviter à se rendre.
J. et J. Tharaud, Les Mille et un jours de l'Islam,I, 1937, p. 146. − ARM. Soutenir, couvrir, apporter un appui logistique sur les flancs d'une armée : 8. Derrière l'Yser inondé, l'armée belge, encadrée à droite par la 89edivision territoriale, à gauche par la 81edivision territoriale, ces deux divisions renforcées d'éléments actifs...
Foch, Mémoires,t. 1, 1929, p. 231. ♦ P. anal. Se tenir de part et d'autre de quelqu'un pour le garder : 9. « ... où qu'ils sont, les types qui doivent nous garder? Si qu'on était prisonniers pour de vrai, tu verrais comme on serait encadrés. »
Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 201. ♦ P. ext., au passif. Être situé entre deux événements, deux positions. En Bretagne, les sédiments primaires sont encadrés entre deux bandes de terrain archéen (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 145). b) [Dans l'armée, les entreprises, etc.] Assumer le rôle d'un cadre (v. ce mot II A et B) dans le commandement de la troupe, dans la formation ou le travail du personnel. Sans les vétérans qui nous encadraient, nous n'eussions rien valu. Il faut beaucoup de temps pour former un soldat (France, Étui nacre,Mém. vol., 1892, p. 241). − Au fig. C'est elle [la bourgeoisie] qui, en principe, encadrait la France (L'Œuvre,21 janv. 1941). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃kɑdʀe], (j')encadre [ɑ
̃kɑ:dʀ
̥]. Mais Lar. Lang. fr. transcrit [a] ant. Pour Mart. Comment prononce 1913, p. 34, a reste plus ou moins post. dans cadrer, encadrer où il devient prétonique. Étymol. et Hist. 1. 1752 « mettre dans un cadre » (Trév.); 2. 1793 « faire entrer dans le cadre d'un corps d'armée » (Recueil des Actes du Comité de Salut Public, IV, 601 ds Ranft, p. 81); 3. 1812 fig. « insérer comme dans un cadre » (Jouy, Hermite, t. 2, p. 23). Dér. de cadre*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. Encadrer : 555. Encadré : 528. Fréq. rel. littér. Encadrer : xixes. : a) 462, b) 991; xxes. : a) 918, b) 880. Encadré : xixes. : a) 528, b) 1 063; xxes. : a) 841, b) 718. DÉR. 1. Encadreur, subst. masc.Personne qui fait ou qui pose des cadres. J'ai dépassé, puis ramassé Hélène Clément, qui s'en allait, sa tête nue lisse comme une pomme d'or, une toile sous le bras, chez le menuisier qui fait métier d'encadreur (Colette, Naiss. jour,1928, p. 28).− [ɑ
̃kɑdʀ
œ:ʀ]. [ɑ] post. d'apr. cadre. Mais Lar. Lang. fr. transcrit [a] ant. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. − 1reattest. 1843 (Michelet, Journal, p. 495); de encadrer, suff. -eur2*. − Fréq. abs. littér. : 8. 2. Encadrure, subst. fém.Synon. de encadrement.Il crut voir dans l'encadrure de la porte, le fantôme de sa femme, une lumière à la main (Flaub., Trois contes,St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 120).Les dict. qui donnent encadrure le signale comme vx ou vieilli.− Seule transcr. ds DG : an-ká-drūr. Avec [ɑ] post. d'apr. cadre. − 1reattest. av. 1732 (Mmede Simiane, Lett. ds Delb. Rec. d'apr. DG); de cadre*, préf. en-*, suff. -ure*, sur le modèle de moulure*. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Quem. Fichier. |