| EMPRISONNEMENT, subst. masc. A.− Fait, action d'emprisonner. L'emprisonnement des suspects se poursuit. Synon. internement; anton. libération : 1. ... nul n'ignorait, ni chez l'ennemi, ni chez nos amis, que quatre années d'oppression n'avaient pu réduire l'âme de la capitale (...) que les rues, les maisons, les usines, les ateliers, les bureaux, les chantiers de Paris avaient vu s'accomplir, au prix des fusillades, des tortures, des emprisonnements, les actes héroïques de la résistance.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 462. − Spéc., DR. [Gén. avec un déterm. précisant la nature de l'emprisonnement] Peine de prison prononcée par un tribunal. Emprisonnement à vie; subir des années d'emprisonnement. Synon. incarcération, réclusion, détention; anton. levée (d'écrou).Ordonner arbitrairement des emprisonnements, des banissements ou des amendes (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois,1807, p. 213).A été écroué le... A subi l'emprisonnement cellulaire à ... (Genevoix, Raboliot,1925, p. 113): 2. Condamnée par jugement de la cour de Florence en date du 12 avril 1881, à vingt-cinq années d'emprisonnement.
Jouve, Paulina 1880,1925, p. 249. ♦ Emprisonnement correctionnel. Dont le minimum est de six jours et le maximum de cinq ans (cf. Cap. 1936) : 3. 600 Les greffiers des tribunaux correctionnels et des cours d'assises seront tenus de consigner, par ordre alphabétique, sur un registre particulier, les noms, prénoms, professions, âge et résidences de tous les individus condamnés à un emprisonnement correctionnel...
Code d'instruction criminelle, 1808, p. 788. ♦ Emprisonnement de simple police. Emprisonnement de un à cinq jours (cf. Cap. 1936). B.− Au fig. Le fait de demeurer en un lieu. Synon. claustration, enfermement.La cause déterminante de son mal fut son emprisonnement littéraire à Croisset (L. DaudetHérédo,1916, p. 291).Inutile de reprendre cette expérience qui, bien loin de me permettre de m'évader, me rendait plus sensible mon emprisonnement en moi-même (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 343): 4. Le pauvre baron ne devait pas être maintenant fort éloigné du terme, de la mort, si même celle-ci n'était pas précédée (...) par un emprisonnement qui à son âge ne pourrait d'ailleurs que hâter la mort.
Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 838. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃pʀizɔnmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1275 (Adenet Le Roi, Buevon de Conmarchis, éd. A. Henry, 564). Dér. du rad. de emprisonner*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 160. |