| EMPRESSEMENT, subst. masc. A.− Au sing. 1. a) Zèle attentif, soin diligent et vif. Manifester, montrer, témoigner beaucoup, peu, trop d'empressement autour, auprès de qqn. [Maurice] s'informa de sa santé avec l'empressement d'un fils (Gozlan, Notaire,1836, p. 47).Envers tous, son empressement était tel qu'il en devenait obséquieux (Billy, Introïbo,1939, p. 54): 1. L'empressement qu'elle mettait à nous être agréable, et comme elle disait, à « faciliter les choses », était si épais que nous restions le plus souvent, Alissa et moi, contraints et quasi muets devant elle.
Gide, La Porte étroite,1909, p. 514. b) Enthousiasme. Accepter qqc. avec empressement; accueillir, recevoir qqn avec empressement. Il accepta avec empressement (Jouy, Hermite,t. 3, 1813, p. 260).Il (...) brisa le cachet avec un empressement qui lui eût semblé bien impossible quelques jours auparavant (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 409).Le capitaine se rendait à ces petites soirées provinciales avec le même empressement qu'il eût mis à se rendre chez le dentiste (Courteline, Train de 8 h 47,1888, 1repart., 5, p. 57). 2. P. ext. Vivacité, diligence jusqu'à la précipitation. L'empressement de gens qui auraient voulu fuir la peste (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 175): 2. Je crus l'apercevoir de loin, et mon empressement fut si grand que, ne songeant pas que j'étais montée si haut, je me jetai par terre, et tombai sur quelque chose d'aigu qui me fit ici « (montrant l'endroit) » une blessure dangereuse dont je n'osai parler...
Restif de La Bretonne, M. Nicolas,1796, p. 41. 3. Empressement + prép. + inf.Zèle, diligence très vive à faire quelque chose. a) Littéraire − Empressement + de + inf.Vous avez trop d'empressement de montrer votre marchandise (Michelet, Journal,1820, p. 89).Mille empressements de vous embrasser (Lamart., Corresp.,1836, p. 200). − Empressement + pour + inf.Les soldats montraient le même empressement pour nous servir (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 128). b) Usuel. Empressement + à + inf.Elle qui venait de se trahir par son trouble et son empressement à rentrer! (Reider, MlleVallantin,1862, p. 130). B.− Au plur. Mouvements qui manifestent un intérêt soutenu, un attachement très vif, généralement amoureux. Elle parut sensible à mes empressements, et me l'avoua avec ingénuité (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1592).Emma, sans doute, ne remarquait pas ses empressements silencieux ni ses timidités (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 58): 3. En un mot, j'avais en secret toutes les pensées, tous les empressements, tous les raffinements de la passion, avant de me douter encore que j'aimais.
Lamartine, Raphaël,1849, p. 144. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃pʀ
εsma]. Enq. : /ãpʀesmã/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1225 « pression, serrement » (Durmart le Gallois, éd. J. Gildea, 8074 : De tronchons et d'espees nues S'entrefierent menüement La a mout grant empressement); 1609 « excitation » (F. de Sales, Int. à la vie dévote, IV, 11 ds Gdf. : sans empressement trouble et inquiétude); 1639 « action de s'empresser » (Corneille, Illusion comique, I, 1, 515). Dér. de empresser*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 1 017. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 521, b) 1 540; xxes. : a) 890, b) 812. |