| EMBOUTIR, verbe trans. A.− TECHNOL. Travailler une plaque de métal en la martelant ou en la comprimant pour la courber, l'arrondir. Emboutir du fer-blanc, du cuivre; machine à emboutir. L'art délicat de confectionner des gamelles (...) avec quelques boîtes de conserve dessoudées, aplaties, puis assemblées, embouties et rendues étanches à coups de maillet (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 308): 1. [les] énormes presses à emboutir qui équipent maintenant les ateliers de carrosserie et, d'un seul coup, forment à la fois deux ailes ou un panneau entier de caisse.
Tinard, L'Automob.,1951, p. 336. − Spéc. Travailler au marteau ou au repoussoir un métal pour y former le relief d'une empreinte. Emboutir l'argent (Lar. 19e). − P. ext. Revêtir de métal un ornement architectural en bois pour le protéger de l'humidité. Emboutir une corniche, une moulure (DG). B.− P. anal., fam. Défoncer par un choc accidentel. Emboutir un camion, une devanture, un mur : 2. − Arrêtez, cria-t-elle. Au voleur! À l'aide!
− Mais descendez donc! Comment voulez-vous que j'arrête : je me ferais emboutir.
Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 20. − Emploi pronom. réfl. Aller s'emboutir avec sa voiture contre un arbre (Rob.). − AVIAT., emploi abs. Atterrir en heurtant le sol avec la seule partie avant du train d'atterrissage. Au risque d'emboutir, il atterrirait n'importe où (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 123). Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. emboutible appliqué à une pompe à vélo. Mon oncle Edouard eut la bonne fortune de faire un jour sa [d'un inventeur] connaissance... Toujours à propos de son système pour l'obtention d'un brevet, (...) pour tous genres de pompes à vélos... pliables, emboutibles, souples ou réversibles (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 399). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃buti:ʀ]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1390 embouti « orné de relief » (Marché d'un retable à Cabestany. Arch. des Soc. sav., Carton des Pyrénées-Orient. ds Gay); 1611 emboutir (Cotgr.); 2. 1458 enboti « formant saillie » (Habits des gens de guerre, B.N. 1997, fo71 rods Gdf. Compl.) : teste [de clous] enbotie; 1611 emboutir (Cotgr.); 3. 1564 emboutir « garnir le bout » (Paré,
Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, livre 16, chap. 27, t. 2, p. 576); 1694 emboutir « revêtir d'une garniture métallique » (Corneille); 4. 1907 emboutir « défoncer, endommager » (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], p. 236). Dér. de bout* « extrémité » et « coup »; préf. em- (en-*); dés. -ir. Fréq. abs. littér. : 11. DÉR. 1. Emboutissage, subst. masc.a) Technol. Action d'emboutir et résultat de cette action (cf. emboutir A).Emboutissage à la main, mécanique (Rob.). b) [Correspond à emboutir B] Action de défoncer par un choc violent et résultat de cette action. J'ai conduit moi aussi et m'en suis bien tiré. (...) Il paraît que Pierre a été excellent et s'est tiré le mieux possible de son emboutissage (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1907, p. 237).− [ɑ
̃butisa:ʒ]. Ds Ac. 1932. − 1reattest. 1856 (La Châtre d'apr. FEW t. 15, 1, p. 222a); 1864 (Littré); du rad. du part. prés. de emboutir, suff. -age*. − Fréq. abs. littér. : 1. 2. Emboutisseur, subst. masc.a) Technol. Ouvrier qui pratique l'emboutissage. b) [Correspond à emboutir B] Celui qui emboutit. Alors quoi, on sait plus conduire, dit l'embouti descendu de son siège pour venir échanger quelques injures bourdonnantes avec son emboutisseur (Queneau, Zazie,1959, p. 148).− [ɑ
̃butisœ:ʀ]. − 1838 « ouvrier qui emboutit » (Ac. Compl. 1842); du rad. du part. prés. de emboutir, suff. -eur2*. BBG. − Quem. 2es. t. 1 1970; t. 2 1971 (s.v. emboutissage).- Termes techn. fr. 1972, p. 47 (s.v. emboutissage). |