| EMBARQUEMENT, subst. masc. A.− Action d'embarquer, de s'embarquer; fait d'être embarqué à bord d'un bateau. Embarquement de marchandises, de troupes; manœuvre, port, quai d'embarquement. Anton. débarquement.Mes cent mille hommes faisaient chaque jour la manœuvre de l'embarquement et du débarquement, comme tout autre temps de leur exercice (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 394).Le « service des passagers » a, dans ses attributions, l'embarquement et le débarquement des passagers et de leurs bagages (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 134).Cf. cargaison ex. 1. − En partic. [À propos d'un marin] Inscription sur un rôle d'équipage. Un commis avait apporté à Simon son ordre d'embarquement (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 47).Donner des embarquements aux marins réduits au chômage au lendemain de la Libération (Le Masson, Mar.,1951, p. 113). ♦ P. méton. Durée d'un service de navigation. L'embarquement de mon père devait durer trois années, il en dura six (Malot, R. Kalbris,1869, p. 11). − P. métaph. L'illumination, lieu d'embarquement de tout enseignement théologique et mystique (Bloy, Journal,1903, p. 160). ♦ Péj. [Avec l'idée d'un mauvais départ] À un concert de Colonne, il avait éprouvé cette mortelle sensation, à la suite d'un embarquement sur un « do » naturel au lieu d'un « do dièze » (Goncourt, Journal,1894, p. 622). B.− P. ext. Action de faire monter (des personnes) ou de charger (des choses) à bord d'un moyen de transport quelconque. Des embarquements en chemin de fer signalés à Ostende (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 475): 1. Le six juin, je dus descendre à Puyloubiers pour y accompagner le vieil Alibert et son fils qui conduisaient deux chargements de foin à la gare. Les formalités d'embarquement et de livraison furent très longues et nous rentrâmes en retard à Théotime.
Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 74. C.− B.-A. L'Embarquement pour Cythère. Toile célèbre de Watteau. Le surcroît d'attrait qu'exerce « l'Embarquement pour Cythère » lorsqu'on vérifie que sous diverses attitudes il ne met en scène qu'un seul couple (Breton, Nadja,1928, p. 109): 2. Les départs pour le bonheur : être sûrs qu'on n'arrivera pas au pays, ou que ce ne sera pas celui-là. C'est comme l'Embarquement pour Cythère : de l'autre côté du décor, il n'y a rien.
Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1907, p. 79. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃baʀkəmɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1533 « action d'embarquer » (Doc. hist. inédits, III, 515, Champollion-Figeac d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 499). Dér. de embarquer*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 129. |