| EMBARDER, verbe intrans. MARINE Faire une embardée. Embarder au large (Littré). Les hydravions [stoppés] se mettent vent debout et dérivent rapidement en embardant de part et d'autre (A.-B. Duval, Hébrard, Nav. aér.,1928, p. 183):Tangrouille, dans l'état où il était, n'avait plus le pied très sûr ni le bras très ferme. Il en résultait que le brave timonier embardait souvent, ce qui ralentissait la marche.
Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 194. − P. ext. [En parlant de tout autre véhicule] Je bondis, je crochetai pour éviter un autobus et me précipitai dans la zone d'écrasement d'un taxi qui embarda et me frôla sans me renverser (Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 134). Prononc. : [ɑ
̃baʀde]. Étymol. et Hist. 1687 (Desroches, Dict., 102 ds Fr. mod. t. 25, 1957, p. 310 : Embarder. C'est s'éloigner ou se jetter de côté, ou d'autre avec un vaisseau); 1694 part. passé substantivé mar. (Corneille); 1906 automob. (Pt Lar.). Empr. au prov.embarda, de même sens (Mistral), proprement « embourber », p. ext., en parlant d'un navire qui subit un brusque mouvement de rotation sur lui-même; dér. de bard (ibid.), a. prov. bart (mil. xiiies. Donat provençal ds Levy (E.) Prov.), se rattachant d'apr. FEW t. 1, p. 263bau lat. vulg. *barrum « boue ». Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 170. |