| * Dans l'article "ELZÉVIR, ELZE()VIER,(ELZEVIER, ELZÉVIER), subst. masc." ELZÉVIR, ELZÉVIER,(ELZEVIER, ELZÉVIER) subst. masc. A.− Livre imprimé en Hollande par les Elzevier ou par leurs imitateurs entre la fin du xvies. et le début du xviiies. et se caractérisant par un petit format (généralement in-12) et l'emploi d'un certain type de caractères (infra B). Format des elzévirs. En feuilletant l'autre jour mes petits Elzévirs que vous voyez là rangés en cercle sur ce plateau tournant, je tombai par hasard sur la république hébraïque de Pierre Cunæus (J. de Maistre, Soirées Pétersb.,t. 2, 1821, p. 192).Le bibliomane au ciel se sent ravir En mettant dans sa poche un Alde, un Elzévir (A. Pommier, Crâneries,1842, p. 123).Il n'avait jamais réussi à aimer aucune femme autant qu'un oignon de tulipe ou aucun homme autant qu'un elzévir (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 820). B.− P. méton. Caractère typographique. 1. Caractère employé à l'origine exclusivement dans les éditions des Elzevier (d'apr. Voyenne, 1967) et se caractérisant par une forme élégante, une opposition modérée des pleins et des déliés et des empattements triangulaires. Pas n'est besoin que les imitations de l'elzévier soient consciencieuses et pures (Huysmans, Art mod.,1883, p. 182). 2. Caractère employé à partir de la seconde moitié du xixes. et imitant celui des éditions des Elzevier. L'elzévir, par exemple, qui était élégant mais un peu gris, a été presque complètement abandonné (Civilis. écr.,1939, p. 42-11): Sur les conseils de Monmerqué, nous avions pris de l'elzévir de dix points et de sept points, l'un pour l'impression normale, l'autre pour les notes et additions.
Duhamel, Chronique des Pasquier,Désert Bièvres, 1937, p. 114. Prononc. et Orth. : [εlzevi:ʀ]. Formes en -ier : elzévier, avec ou sans accent (cf. Huysmans, loc. cit.); elsevier ds Lar. 19e(à côté de elzevier), sans ex. Occur. avec initiale majuscule, Elzévir, v. p. ex. J. de Maistre, loc. cit. Étymol. et Hist. 1. [Fin xviies. d'apr. Bl.-W.1-5] 1808 « livre imprimé chez Elzevier » (Boiste); 2. [ca 1860 Th. Beaudoire d'apr. Carabelli, (Lang. typogr.)] 1883 « caractère typographique des éditions Elzevier » (Huysmans, Art mod., p. 181). Du nom de la famille de libraires et imprimeurs hollandais Elzevier de la fin du xvies. et du xviies., dont certains types d'éditions sont restés célèbres. Fréq. abs. littér. : 14. DÉR. Elzévirien, ienne, adj.a) Qui a été publié par les Elzevier. La célèbre collection elzévirienne (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 841).P. ext. Qui a été publié sur le modèle des elzévirs (supra A). Plon a recueilli la Bibliothèque elzévirienne où, près de Bussy-Rabutin se trouve Carlyle (Civilis. écr.,1939, p. 28-04).b) Qui est propre aux elzévirs (supra A). Format elzévirien (petit in-12). Caractère elzévirien. Synon. de elzévir (supra B).L'emploi du caractère elzévirien, dans un livre moderne, était une hérésie, puisque ces caractères appartiennent à une époque qui n'a rien de commun avec la nôtre (Huysmans, Art mod.,1883, p. 183).− [εlzeviʀjε
̃], [-εn]. Ds Ac. dep. 1878. − 1reattest. 1820 (J.-Ch. Brunet, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, Paris, t. 4, p. 534); de elzévir, suff. -ien*. − Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − Le Breton Grandmaison. N. propres devenus n. usuels. Vie Lang. 1973, p. 165. |