| DÉSANCRER, verbe trans. A.− MAR. Lever l'ancre d'un bateau. Une fois dans la barque, ils la désancreraient et la ramèneraient à la godille jusqu'aux galets (Queffélec, Recteur,1944, p. 125). − Absol. On désancra pour gagner la rade et le port de Baltimore (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 275). B.− P. métaph. Dégager, libérer quelque chose de ce qui le retient : ... je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré à une grande profondeur; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées.
Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 46. Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé désancré employé comme adj. Une époque où je savais que je rentrerais à Paris dans quelques semaines où ma vie n'était pas, comme maintenant, tristement désancrée (Green, Journal, 1944, p. 112). Prononc. et Orth. : [dezɑ
̃kʀe], (je) désancre [dezɑ
̃:kʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1160 desäancrer (Eneas, 4611 ds T.-L.); ca 1200 desancrés (Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke, P. Rasch, 7326). Dér. de ancrer*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 9. |