| DÉFICIENT, ENTE, adj. et subst. I.− Adjectif A.− Qui n'est pas suffisant sur le plan quantitatif. Synon. mod. déficitaire.Ils [les trafiquans] ne rendront pas copieuse une récolte déficiente (Say, Écon. pol.,1832, p. 212).La faiblesse du revenu moyen par tête explique la situation déficiente des revenus de ménages inférieurs à la moyenne (Univers écon. et soc.,1960, p. 4611). − Déficient en.Qui manque de. Ces graines donnent un excès d'acidité et sont déficientes en calcium (R. Lalanne, Alim. hum.,1942, p. 79). − MATH. Nombre déficient. Supérieur à la somme de ses diviseurs (distincts du nombre lui-même). 10 est un nombre déficient, la somme de ses parties aliquotes, 1, 2, 5 ne faisant que 8 (Littré). − PHILOS. Cause déficiente. ,,Cause qui agit par son absence ou son abstention`` (Lal. 1968). − P. ext. [Dans le domaine des activités humaines] Qui présente des insuffisances, des lacunes. Il faudrait avoir les opinions que la mode prescrit en ce moment; or je suis tout à fait déficient de ce côté-là (Stendhal, Mém. touriste,t. 1, 1838, p. 263).Je n'ai pas fait d'études philosophiques, et n'oserais vous confesser à quel point ma culture dans cet ordre est déficiente (Valéry, Lettres à qq.-uns,1945, p. 163). Rem. La valeur de déficient peut être, dans certains cont., proche de celle de défectueux. Une métaphore très déficiente (Gilson, Esprit philos. médiév., 1931, p. 107). Je ne sais ce que donnera la scène des Muses que je voulais très religieuse, très sainte, très liturgique, (...). L'exécution était déficiente (Valéry, op. cit., p. 178). B.− Spéc., MÉD., BIOL. PSYCHOL. [En parlant d'un organe, d'une fonction, d'une faculté physique, psychique ou mentale] Qui présente une déficience. Musculature excessive (...) ou déficiente (Mounier, Traité caract.,1946, p. 210): 1. Certaines natures, dont l'instinct est pauvre ou la force psychique déficiente, ont un besoin permanent de relever une tension psychologique qui, laissée à elle-même, glisse insensiblement sur la pente de la dépression.
Mounier, Traité caract.,1946p. 430. − P. ext. 1. [En parlant d'un état] Altéré, mauvais. Santé déficiente. État cardio-rénal déficient (Quillet Méd.1965, p. 148). 2. [En parlant d'une pers.] Enfant déficient. Infirme ou inadapté. De même qu'il est des enfants déficients ou difficiles, il existe des parents débiles (Encyclop. éduc.,1960, p. 202). II.− Emploi subst. Personne qui présente une insuffisance mentale, motrice ou sensorielle. Déficient moteur, physique, mental, intellectuel. Déficient sensoriel (cf. Méd. Biol.t. 11970) : 2. Le terme « inadapté » est un euphémisme qui abrite les diverses catégories de déficients physiques, d'arriérés mentaux, de déséquilibrés psychiques qui ne peuvent être éduqués et instruits au moyen des méthodes scolaires en vigueur pour les enfants normaux.
Encyclop. éduc.,1960, p. 197. Prononc. et Orth. : [defisjɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1290 deficiens (Drouart La Vache, Livre d'Amours, éd. R. Bossuat, vers 6369, p. 241). Empr. au lat. deficiens « manquant » part. prés. de deficere (deficit*). Fréq. abs. littér. : 57. |