| DÉBÂILLONNER, verbe trans. [Le compl. désigne une pers.] Débarrasser d'un bâillon. L'officier était humain : il avait donné l'ordre de les débâillonner [les prisonniers] (Ctesse de Ségur, Mém. d'un âne,1860, p. 105).− Au fig., en partic. Délivrer d'une contrainte, rendre la liberté d'expression. Débâillonner la presse (Littré, Lar. Lang. fr.). Délier à force de tendresse, délier ce nœud. Débâillonner cette âme close (Martin du G., Thib.,Sorell., 1928, p. 1191): Je me souviendrai avec délices de ces jours d'angoisse où j'errai dans ces quartiers inconnus de Paris. Patienter dans l'attente de l'heure qui nous débâillonnera.
Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1940-44, p. 354. Prononc. : [debɑjɔne], (je) débâillonne [debɑjɔn]. Étymol. et Hist. 1845 au propre et au fig. (Besch.). Dér. de bâillonner*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. Ac. Fr. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, no5, p. 98. |