| DÉBOUTER, verbe trans. A.− Vx. Repousser, jeter dehors, faire sortir, chasser quelqu'un d'un lieu. Nous aurons la fille de votre roi, et tout ce que nous avons demandé avec elle, sinon nous le débouterons de son royaume (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 229). B.− DR. Rejeter, par décision judiciaire, comme irrecevable ou mal fondé, une demande ou l'exercice d'une voie de recours. Métivier, qui appela de ce jugement, fut débouté de son appel par un arrêt (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 596).L'archevêché (...) les débouta encore une fois de leur opposition et des fins de non-recevoir (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 547): le président. − Déclare Alfred mal fondé en sa plainte; l'en déboute et le condamne aux dépens. − L'audience est levée.
Courteline, Un Client sérieux,1897, 3, p. 79. − P. ext. Rejeter la demande, les prétentions de quelqu'un. Le duc d'Orléans avait toujours tendu à priver et débouter le roi et ses enfants de leur couronne (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 45). − P. métaph. La synthèse des deux séries de témoignages patristiques déboute de leurs prétentions les agnostiques purs (Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1025). Rem. Les dict. gén. enregistrent le part. passé débouté employé comme subst. masc. Jugement ou arrêt rejetant une demande ou l'exercice d'une voie de recours. Débouté d'opposition (Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, Rob.). Prononc. et Orth. : [debute], (je) déboute [debut]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. « repousser, chasser » (Psautier d'Oxford, LIX, 1 ds T.-L. [repulisti nos]); spéc. dr. a) 1283 « écarter, exclure » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, V, 177, 187); 1690 part. passé substantivé debouté de deffenses (Fur.); b) 1549 estre débouté de sa demande (Est.); 1811 part. passé subst. (Mozin-Biber). Dér. de bouter*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 23 (débouté : 14). |