| * Dans l'article "DÉBARQUER,, verbe." DÉBARQUER, verbe. I.− Emploi trans. A.− Faire sortir (quelqu'un, quelque chose) d'une embarcation. Synon. décharger; anton. embarquer : 1. ... des péniches, chargées de cubes de papier, attendent au milieu du fleuve le moment de débarquer leur marchandise.
Morand, Londres,1933, p. 154. − Spéc., dans le domaine milit.Au printemps de 1942, de nos cinq premiers sous-marins, il reste : Rubis, Minerve et Junon, qui, dans les eaux norvégiennes, danoises, françaises (...) débarquent des commandos (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 243). − Emploi pronom. à sens passif. Là s'embarquent les vins, se débarque le merrain (Lar. 19e). Bateau qui se débarque trop lentement (Lar. 20e). B.− En partic. 1. MAR. Faire sortir quelqu'un de son embarcation en manière de sanction. Le Consulat de la mer statuait qu'un matelot ne pouvait être débarqué du navire sur lequel il servait en vertu d'un engagement, si ce n'était pour vol (Jal1). 2. P. ext. et fam. Forcer (quelqu'un) à quitter son poste, son emploi, (le) congédier. Se faire débarquer : 2. ... de sûrs affidés prévenaient Aristide que son sort était réglé : il allait être débarqué, lui et deux autres ministres, avant la fin de la semaine; il se débrouillerait ensuite avec la justice.
Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 314. − Emploi pronom. à sens réciproque, rare. Ils [les pilotes] sont si nombreux maintenant que nous les verrons bientôt employés à se débarquer les uns les autres (Jaurès, Eur. incert.,1914, p. 392). II.− Emploi intrans. A.− 1. Sortir d'une barque, d'un navire. Débarquer dans/sur une île. Anton. embarquer.En débarquant à Gênes du voilier de Papadakis, je pensais composer cette symphonie (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 194).V. appontement, ex. 2 : 3. Il venait d'apercevoir son canot de chasse, avec un homme à l'aviron. Il dirigea droit à lui l'embarcation qu'il colla à côté et ordonna brièvement :
− Débarque! Donne-moi mon canot!
Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 197. − Spéc., dans le domaine milit.,en cas de guerre. Au printemps 1945, enfin, les Japonais ont attaqué les Américains débarquant à Okinawa avec de véritables torpilles humaines monoplaces (Le Masson, Mar.,1951, p. 38). − DR. MAR. [Le suj. désigne un marin] Être radié du rôle d'équipage pour avoir rompu son contrat d'engagement (cf. Gruss 1952). 2. P. ext. a) Sortir d'un moyen de transport quelconque, atteindre un lieu. Débarquer de sa province, de son village. Elle quitta la clinique et débarqua du car (H. Bazin, Vipère,1948, p. 126).Dans le même temps que nous débarquions au Stalag XII A, les prisonniers arrivaient insensiblement à l'un des principaux tournants de leur histoire (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 125). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. débarquant. Celui qui débarque, qui arrive en un lieu donné. Plutôt qu'il n'en sort, Capeirrade est vidé de la voiture par la poussée des débarquants (Arnoux, Double chance, 1958, p. 210). b) Fam. Arriver à l'improviste. Un beau matin, Gravier débarqua chez Rose et le surprit [Camille] encore au lit (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 149). 3. Au débarquer. Au moment même du débarquement. Au débarquer [après la traversée], les émigrants seraient reçus avec solennité, mais sobrement, sans folle joie (Tharaud, An prochain,1924, p. 95).Au débarquer du train (Barrès, Cahiers Orient,1914, p. 31). B.− Fig. et fam. Être dans l'état de quelqu'un qui vient de débarquer; ignorer des faits récents, connus de tous : 4. [À l'assassin :] Tu débarques pas, non? Tu sais bien comment qu'ça arrive, les emmerdements [de police]? On s'croit paré (...) Et un beau jour...
Breton, Razzia,1954, p. 183. Prononc. et Orth. : [debaʀke], (je) débarque [debaʀk]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desbarquer; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Le subst. s'écrit aussi débarqué « arrivée » (cf. Rob. Suppl. 1970). Étymol. et Hist. 1564 (Thierry); 1692 fig. débarqué « nouveau venu » (Palaprat, Arlequin Phaeton, III, 7 ds Quem. Fichier). Dér. de barque*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 772 (débarquant : 94). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 817, b) 889; xxes. : a) 855, b) 1 595. DÉR. Débarquage, subst. masc.a) Action de faire sortir d'une barque (cf. Littré, etc.); b) Fam. Fait d'arriver à l'improviste (cf. Proust, Sodome, 1922, p. 805). − Seule transcr. ds Littré : dé-bar-ka-j'. − 1reattest. 1863 (Littré); de débarquer, suff. -age*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Juneau (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, pp. 480-485. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 90. |