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DUR, DURE, adj., adv. et subst.
I.− Emploi adj.
A.− [En parlant de choses]
1. [En parlant d'obj. concr., de matières concr., de corps solides]
a) [Par qualité naturelle] Qui, par sa consistance solide, compacte, oppose une forte résistance au toucher, à la pression, au choc, à l'usure; qui ne peut pas être facilement pénétré, entamé. Pierre, roche dure, métaux durs; dur comme (de) la pierre, un roc, le fer. Synon. solide, résistant; anton. mou, tendre.[On eût dit] des scies s'agaçant les dents sur une pierre dure (Gautier, Tra los montes,1843, p. 19).En pénétrant dans son lit, son genou heurta quelque chose de dur : un paquet, une surprise (Martin du G., Thib.,Pénitenc., 1922, p. 775):
1. Et les rochers crevaient le sable par endroits, flanquant les mines de sel de leurs assises d'ébène dur comme du diamant noir et dont les vents en vain mordaient les crêtes. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 577.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. demi-dur (dans un emploi techn.). Pierre dure ou demi-dure (Arts et litt., 1935, p. 2005).
Spécialement
Fruit dur. Fruit à coque dure ou à chair ferme. Si les fruits durs annoncent leur maturité par le bruit de leur chute, ceux qui sont mous la manifestent par leurs parfums (Bern. de St-P., Harm. nature,1814, p. 96).Les noyers exotiques, qui me donnent en automne des noix très dures, à chair compacte bien défendue par un brou amer (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 115):
2. Dures grenades entr'ouvertes Cédant à l'excès de vos grains, Je crois voir des fronts souverains Éclatés de leurs découvertes! Valéry, Charmes,1922, p. 146.
Bois dur, blé dur. Variété de bois, de blé. Anton. tendre.Bois dur : chêne, hêtre, châtaignier, noyer, frêne; bois tendre : bouleau, aulne, peuplier; résineux enfin, qui sert aujourd'hui à tant d'usages (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 34).Il y avait de l'argent à faire en manufacturant les blés durs de Limagne (Pourrat, Gaspard,1931, p. 68).
SYNT. Acier, bec, caillou, chêne, noyau, sol dur; couche, écorce, neige, terre dure; dur comme l'acier, comme un caillou, comme de la craie, comme un croûton, comme du diamant, comme du granit, comme le marbre, comme du plomb, comme des semelles de bottes; dur et compact, dur et sec, dur et froid, dur et cassant.
b) [Par défaut]
[de maturité] Fruit dur. Fruit trop ferme, qui n'est pas assez mûr. Anton. mûr, tendre, blet :
3. On est peu à peu arrivé à ce temps où l'hiver s'amollit comme un fruit malade. Jusqu'à présent, il était dur et vert et bien acide, et puis, d'un coup, le voilà tendre. Giono, Regain,1930, p. 54.
[de tendreté ou de cuisson]
Légumes durs. Légumes qui restent durs après la cuisson. Les carottes ne cuisent pas aussi vite que les pommes de terre. Elles sont encore dures quand on sert le fricot sur la table (Renard, Journal,1909, p. 1231).
Viande dure. Viande difficile à découper et à mâcher. Synon. coriace.J'aime mieux la viande dure : au moins on la sent passer. Mais le filet, par exemple, c'est comme si on ne mangeait rien (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 133):
4. Il n'y avait là (...) pour tout dîner qu'un gigot fort dur, dont un étudiant (...) essaya de me détourner en me disant qu'un Anglais affamé, arrivé une heure avant moi, n'avait pu l'entamer et s'y était rebuté. Hugo, Le Rhin,1842, p. 175.
c) [P. oppos. aux parties molles, en parlant de parties du corps]
Os durs; parties dures (du squelette : os, dents, cartilages). Anton. mou.Une maigreur nouvelle sculptait son visage, le réduisait aux parties dures et aux grands yeux (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 492).
Mains dures. Synon. calleuses.Mains dures et calleuses de paysans (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 99).
Muscles durs, seins durs. Synon. ferme.Son mollet dur, serré dans des grèves blanches, saillissait nerveusement (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 279).Les bras durs des sportives (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 606).Elle a de beaux seins durs sous sa blouse de satin (Sartre, Nausée,1938, p. 68).
PATHOL. Pouls dur. Pouls sans élasticité. Ils ont le pouls petit, tardif, dur : ils sont sujets à des maladies opiniâtres (Cabanis, Rapp. phys.,t. 1, 1808, p. 43).Tumeur dure. L'abcès froid se présente sous l'aspect sous la peau d'une tumeur dure (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 24).
d) [Par transformation]
[Après cuisson] Qui a durci, qui a pris une consistance dure, ferme, épaisse par la cuisson. Caramel, nougat dur. Anton. mou.
Œuf dur. Œuf cuit dans sa coquille à l'eau bouillante jusqu'à ce que le blanc et le jaune aient pris une consistance solide, se soient coagulés. Anton. mollet, à la coque.Ils mangeront des œufs durs avec la sauce verte, c'est excellent (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 205).Purée d'épinards avec œufs durs (Gide, Journal,1944, p. 257):
5. ... tout en nous toisant avec leur face-à-main, ma grand'mère et moi, parce que nous mangions des œufs durs dans la salade, ce qui était réputé commun et ne se faisait pas dans la bonne société d'Alençon. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 676.
Spéc. (Aliment) qui est devenu épais, ferme, qui a pris. Crème, gelée dure.
[Par dessication] Qui a durci en séchant. Fromage dur. Anton. mou, frais (cf. Faral, Vie temps St Louis, 1942, p. 170).Pain dur. Pain très rassis. Anton. frais, tendre.Elle ne trouva (...) qu'un morceau de gros pain noir et si dur, qu'elle fut obligée de le faire ramollir dans de l'eau chaude (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 49):
6. ... [je] laisse rassir mon pain plusieurs jours, jusqu'à ce qu'il soit très dur, si dur qu'il m'arrive de le briser plutôt que le couper − le hachoir est très bon pour ça. Il est ainsi beaucoup plus facile à digérer. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1106.
e) [Qui n'est pas souple, qui n'est pas flexible]
[Par nature] Carton dur, brosse, pinceau, poils dur(s). Synon. rigide; anton. souple.Une forte botte dont le cuir dur ne ployait pas (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 330).Fort et dur cartonnage (Michelet, Insecte,1857, p. 296).Avec les corsets durs, à longs buscs, les mouvements manquaient plutôt de souplesse et de rapidité (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 271).
Col dur. Synon. empesé; anton. souple.Le maigre Migeon, essoufflé, suant, passant le doigt dans son col dur (Aragon, Beaux Quart.,1936, p. 156).À six ans, tu portais un col dur, ça devait racler ton cou de poulet (Sartre, Mains sales,1948, 3etabl., 1, p. 69).
Crayon dur. Crayon à la mine dure. Anton. gras.Je dessinais avec du crayon noir et dur une tête en demi-relief (Stendhal, H. Brulard,t. 2, 1836, p. 257).
[Par défaut] Qui manque de souplesse, de flexibilité. Cuir dur. Synon. rigide; anton. souple.Elle le frotta brutalement avec les durs plis d'un mouchoir. Elle raclait la peau (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 3).Ses souliers lui faisaient mal, trop étroits et trop durs (G. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 167).
En partic.
Qui est rude au toucher par sa raideur. Draps durs, barbe dure. Synon. rêche, rugueux; anton. doux.Il a la peau douce, il n'a pas la barbe dure comme mon oncle, dont les baisers m'écorchent (Stendhal, Lamiel,1842, p. 137).Cette bonne vieille étoffe à ramages, si dure qu'elle entrait dans la peau comme un paquet d'aiguilles quand on y appuyait le visage (Du Camp, Hollande,1859, p. 225).Un menton à verrue où s'implantaient quelques poils revêches et durs comme des crins de vergette (Gautier, Fracasse,1863, p. 21).
[En parlant d'un mouvement] Qui manque de souplesse, d'élasticité. Pas dur. Synon. raide, rigide; anton. souple, élastique.Ses bras commençaient à se raidir, ses jambes avaient perdu leur flexibilité, ses mouvements devenaient durs et saccadés (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1848, p. 260).
f) Qui manque de douceur, de moelleux, de confort. Lit dur, siège dur. Anton. confortable, doux, moelleux.Mon canapé est trop dur pour y dormir, ce sont des cailloux cardés (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 82).Il ne sentait plus sous ses doigts, au lieu du plancher rêche et dur, qu'une espèce de mollesse cotonneuse (Genevoix, Raboliot,1925, p. 46).Matelas dur comme la terre elle-même (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 201):
7. Elle avait attendu, longtemps, assise dans le petit square, sur ce banc dur qui lui brisait les reins, à l'endroit même où Jacques lui avait dit : « Aucun être n'a jamais été aimé comme vous l'êtes par moi! » Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 649.
Dur à qqn (ou à une partie du corps) = dur pour.L'étreinte de la corde trop serrée, trop dure à sa frêle poitrine (Peyré, Matterhorn,1939, p. 229).
P. anal. Eau dure. Eau à forte teneur en sels calcaires, rude à la peau, ne moussant pas avec le savon, et impropre à la cuisson des légumes. Anton. eau douce.Les plus mauvaises sont les eaux salines et dures, qui cuisent difficilement les légumes et les viandes (Cabanis, Rapp. phys. mor.,t. 2, 1808, p. 204).L'eau est joliment dure à Paris, dit-elle (Zola, Assommoir,1877, p. 388).
Spéc., MAR. Mer dure. Mer agitée, aux vagues courtes. La mer était très-dure dans ce détroit, plein de remous formés par les contre-courants (Verne, Tour monde,1873, p. 117).Vague dure. Nous avions un gros temps, la vague était dure (Chênedollé, Journal,1832, p. 145).
2. P. ext. Difficile à manœuvrer, qui fonctionne mal, qui résiste à une manipulation. Arme dure; voiture dure; porte dure. La roue au dur moyeu (Hugo, Contempl.,t. 2, 1856, p. 166).Attendez! le verrou est dur. Rose y meurtrit la paume grasse de ses mains (Giono, Gd troupeau,1931, p. 25).Augustin (...) tourna à deux reprises une clef dure (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 310):
8. ... et, pendant le reste du temps, elles restaient debout à tourner une manivelle : une manivelle si dure que, pour la mettre en mouvement, elles devaient s'arcbouter du pied contre le mur. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 370.
3. [En parlant de pers. ou de choses] Qui nécessite un gros effort physique, intellectuel ou moral.
a) [Le subst. qualifié est concr.] Route dure, côte dure, escalier dur. Synon. rude, pénible; anton. aisé, facile.Le chemin est dur. Vous allez avoir à franchir des ruisseaux, des haies (Giraudoux, Judith,1931, I, 8, p. 97).Ces quatre étages sont un peu durs pour mes vieux os (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 243):
9. La pente est très dure. Les chevaux sont obligés de se mettre au pas; et ils tirent par saccades, de toute l'encolure, en faisant des étincelles sur le pavé. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 174.
Dur à qqn.Ma route (...) est (...) si dure aux piétons, chevaux et carrosses (Gautier, Fracasse,1863, p. 82).
P. métaph. Les durs sentiers de l'ascèse (Mounier, Traité caract.,1946, p. 690).
b) [Le subst. qualifié est abstr.] Vie dure; trajet dur; travail dur; dur métier, labeur.
[En fonction d'épithète] Un personnage lutte au prix de durs efforts (Claudel, Soulier,1944, 1repart., 1rejournée, 2, p. 981):
10. Le fils du seigneur féodal était soumis à un dur entraînement physique et moral. Un des héros de la Bretagne, Bertrand du Guesclin, s'obligea lui-même à braver chaque jour les intempéries et à combattre rudement avec les enfants de son âge. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 277.
[En fonction d'attribut] Sa disgrâce physique a rendu la tâche infiniment plus dure à ses défenseurs (Barrès, Cahiers,t. 3, 1902-04, p. 156).La lecture d'affilée de l'énorme monument [les Mémoires d'Outre-Tombe] est dure (A. Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 37).
Loc. diverses. Le pas le plus dur est franchi; les commencements sont toujours durs; les débuts furent très durs; le dur travail des champs, de la mine.
c) Dur à + inf.Difficile à (faire ou supporter). Instrument dur à manier; aliment dur à digérer.
[En parlant de pers.] Demain, j'aurai une journée fatigante; les enfants sont durs à tenir le lundi (Frapié, Maternelle,1904, p. 68):
11. « Est-ce que vous n'avez pas une nombreuse famille? − Que oui, m'sieu le curé... Que c'est dur à élever! » Rabot opinait de la tête, comme pour dire : « Oh! oui, c'est dur à élever. » Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Bête à Mait'Belhomme, 1885, p. 198.
[En parlant de choses]
[Choses concr.] :
12. J'ai le respect du pain. Un jour que je jetais une croûte, mon père est allé la ramasser... « Mon enfant, m'a-t-il dit, il ne faut pas jeter le pain; c'est dur à gagner... » J. Vallès, Jacques Vingtras,L'Enfant, 1879, p. 36.
[Choses abstr.] J'eus un accessit ou un second prix aux mathématiques, et celui-là fut dur à enlever (Stendhal, H. Brulard,t. 2, 1836, p. 349).Pressentant qu'il ne pourrait léguer à son fils toute cette coûteuse expérience de la vie, toute cette sagesse qui est si dure à acquérir (Van Der Meersch, Invas. 14,1935, p. 444):
13. ... si tu me permets de te guider pour t'aider à gravir la plus haute montagne, j'ai des trésors pour toi si durs à conquérir que beaucoup y renonceront dans leur ascension, ... Saint-Exupéry, La Citadelle,1944, p. 736.
[Pers., p. méton.] J'arrive à mieux comprendre à présent Virgile; presque aisé à relire mais parfois fort dur à déchiffrer (Gide, Journal,1944, p. 278).
[Au sens de « pénible, rude à supporter »] Un dur moment à passer, des jours durs à traverser. Si le scalpel des chirurgiens est dur à sentir, il rend parfois la vie aux mourants (Balzac, Langeais,1834, p. 226).C'est dur à penser, mais il faut avoir pourtant le courage de le reconnaître (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 246):
14. Après la noyade d'Éphrem, Mathilde était morte. La grand-mère avait suivi de près. Trois deuils en trois ans, un dur lot à supporter pour une famille. Un malheur n'arrive jamais seul. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 158.
Loc. fig. Être dur à cuire (cf. dur à cuire). C'est dur à digérer, à avaler. C'est difficile à croire, à admettre. C'était un peu dur à avaler, n'est-ce pas, pour un homme de gauche, toute cette politique militaire de Poincaré (Aragon, Beaux Quart.,1936, p. 199).Je ne voudrais pas vous vexer, mais moi, votre histoire, je la trouve dure à avaler (Aymé, Cléramb.,1950, p. 183).
d) Dur à + subst. déterminé.
Loc. fam. Dur à la détente*. Dur à la vente (vx, rare). Difficile à vendre, à écouler. Cette marchandise est dure à la vente (Quillet1965).Ces messieurs feront faillite avant trois mois; mais je connais chez eux deux bons ouvrages dont la vente est dure (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 481).
e) En emploi abs., fam. Difficile (p. ell. à comprendre, à réaliser). Problème dur. Problème difficile à résoudre. Synon. ardu, compliqué; anton. facile.Exposé dur. Exposé difficile à suivre. Synon. ardu.
Loc. verbale impers. C'est dur de, il est dur de + inf. C'est difficile de. C'est dur de se remettre au dessin, à mon âge (Saint-Exup., Pt Prince,1943, p. 423).
Loc. fam. C'est dur; ce n'est pas dur; c'est plus dur que je ne pensais; c'est trop dur pour moi :
15. − Nous nous entraînons pour le record des mille kilomètres en vingt-quatre heures. Et Bénin ajouta, avec une pointe d'accent brésilien : − C'est plus dur qu'on ne pense. Romains, Les Copains,1913, p. 140.
4. Qui est pénible, désagréable, rude aux organes des sens.
a) [En parlant du chaud, du froid, de la sensation tactile]
Climat, hiver dur Synon. rude, rigoureux; anton. doux.Le premier hiver de la guerre fut particulièrement dur. Je ne crois pas que l'on ait jamais autant souffert dans sa chair (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 238).L'été trop dur sèche les moissons (Saint-Exup., Citadelle,1944, p. 678):
16. − Armand... Armand, courage! dit le capitaine, nous ne serons pas toujours en Russie... Nous regagnerons des climats moins durs... Nous reverrons le soleil... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, 1859, p. 12.
Pluie dure. Pluie violente, drue, serrée. On entendit une pluie dure qui frappait du tambour dans les arbres fleuris (Giono, Que ma joie demeure,1935, p. 149).
Soleil dur. Soleil intense, fort. Le soleil tombe, un dur rayon de soleil blanc Tape sur la maison en aveuglant les vitres (A. de Noailles, Ombre jours,1902, p. 164).Le soleil est doux à partir de février, dur en été (Jouve, Paulina,1925, p. 253).
Vent dur. Vent âpre et violent. Un vent de nord-est dur et froid soufflait sans relâche (Du Camp, Nil,1854, p. 61).Le grand vent dur et incessant qui oblige les oliviers des dunes à pousser tout courbés (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 138):
17. ... le grand vent de mer, le vent du large, le vent dur et salé, qui ronge et brûle comme le feu, dessèche et détruit comme les gelées d'hiver. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Toine, 1885, p. 176.
P. ext., néol. Qui affecte violemment tout l'organisme. Drogue* dure, stupéfiant dur.
b) [En parlant du goût] Vin, cidre dur. Vin, cidre âpre, acide, aigre. Les vins riches, tendres, rassemblent facilement leur lie; celle des vins durs adhère aux flancs de la bouteille (Hamp, Marée,1908, p. 157).Un vin dur et plat, plus sombre que le jus des mûres, qui laissait aux verres des anneaux violets (Arnoux, Gentilsh. ceinture,1928, p. 58):
18. Après m'avoir offert dans un cabaret du faubourg deux moques d'un cidre très dur, qui me fit mal à la tête, il m'emmena dans sa carriole au village de Saint-Pierre dont il était maire, ... France, La Vie en fleur,1922, p. 406.
Qui est dur sous la dent.
Qui est croquant, craquant, croustillant. Je mangeais de fort bon appétit quelque gâteau compact et dur comme de la pierre (Michelet, Mémor.,1820-22, p. 217).
Qui résiste sous la dent, qui est difficile à croquer ou trop dur pour être croqué. Le notaire... but sa tasse, après avoir émietté dedans une petite galette trop dure pour être croquée (Maupass., Pierre et Jean,1888, p. 305):
19. ... il trouvait infailliblement la fève dans sa part de pâtisserie, et il proclamait reine MmeChantal. Aussi fus-je stupéfait en sentant dans une bouchée de brioche quelque chose de très dur qui faillit me casser une dent. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Mademoiselle Perle, 1886, p. 629.
c) [En parlant de l'ouïe] Qui blesse l'oreille, qui est aigu, ou rauque, désagréable. Durs accords; patois dur; dur grincement; bruit sec et dur. Synon. aigu, rauque.Le grasseyement, le grand nombre de k, et les consonnes doubles, rendent cette langue très-dure (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 211).Aux durs accords des cors les cerfs s'en sont allés (Moréas, Cantil.,1886, p. 100).Parfois une cuiller tombait (...) avec un bruit sonnant et dur (G. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 17):
20. La langue n'était plus le babil mellifluent ou, si vous voulez, le margouillis des Andalous, mais une langue dure, aigre, sifflante, qui me mettait dans une espèce de fureur physique : imaginez de l'allemand parlé avec l'accent américain. Montherlant, La Petite Infante de Castille,1929, p. 595.
♦ Dans le domaine littér. ou artistique.Qui manque d'harmonie, de grâce. Style dur; vers durs. Je viens de lire Carmen de Mérimée; c'est bien, mais sec, dur, sans développement; c'est une Manon Lescaut plus poivrée et à l'espagnole (Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 98):
21. Elle [la phrase de Lemaître] a même, à certains moments, plus de mouillure, moins de sécheresse, un grain moins dur, moins cassant que la phrase de Voltaire... L. Daudet, Ét. et milieux littér.,1927, p. 89.
PHONÉT. Phonèmes durs, consonnes dures. Phonèmes, consonnes prononcés avec les muscles de la bouche contractés, tendus. Anton. doux, mou; mouillé, relâché (cf. Mar. Lex. 1933, pp. 71-72).Fais quand même un effort pour ne pas prononcer les c durs comme des t. Tu dis : tarattère. C'est navrant (Duhamel, Suzanne,1941, p. 14).
MUS. ,,Épithète appliquée, dans la langue allemande, au mode majeur`` (Lar. encyclop.). La sonate en C dur de Beethoven (op. 53) (Gide, Si le grain,1924, p. 465).
d) [En parlant de la vue] Qui blesse l'œil ou éblouit, qui produit une sensation, une impression désagréable de froideur ou de rudesse. Couleur, lumière dure; éclat dur. Anton. doux.La mer découpe sa ligne d'un bleu plus dur sur le bleu joli et tendre du ciel (P. Bourget, Profils perdus,1884, p. 280).La lumière dure du projecteur (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 213):
22. C'était à l'aube du lendemain. Augustin fut pénétré par une couleur d'un blanc dur, une insistance de la lumière, blessant de moins solides parties de son rêve nocturne. Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 201.
En partic., rare. [En parlant de l'éclairage, dans la techn. phot.] Anton. flou.Selon qu'il est éclairé en « flou » ou en « dur » un visage change d'âme (Malraux, Voix sil.,1951, p. 300).
P. ext.
[En parlant du visage] Qui manque de grâce, de douceur. Traits durs; profil, visage dur. Synon. accusé, ingrat.Lorsqu'il se tient ainsi, presque dans l'ombre, je ne distingue de son visage que des lignes dures : la barre presque droite des sourcils, l'arrête mince et éclairée du nez (Malraux, Conquér.,1928, p. 141).
[Dans le domaine des arts plastiques, en dessin, en peint.] Qui manque de grâce, de légèreté dans le tracé, les contours ou les proportions. Paysage dur; dessin sec et dur. [En Flandre] Le dessin devient sec et dur, et rappelle à la fois les orfèvres contemporains de Pollaiolo et les disciples exagérés de Michel-Ange (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 35).Il y a là surtout une nature morte [de Derain] : deux vases et un chandelier, c'est dur, métallique (Arland, Ordre,1929, p. 165):
23. ... je feuilletais, (...) une bible en images (...) dont les estampes, d'un style pompeux et dur, excitaient parfois ma surprise, mais ne me charmaient pas, car elles manquaient de cette douceur sans laquelle rien ne m'a jamais souri. France, Le Petit Pierre,1918, p. 237.
P. méton. Crayon, pinceau dur. Tracé appuyé, marqué, fortement accusé. Comme son dur pinceau [de Zurbaran] les laboure et les creuse [ses moines]! (Gautier, Poés.,1872, p. 287).Et il marquait fort dans le milieu avec un coup de pinceau dur pour faire sentir l'éclat du soleil (Ramuz, A. Pache,1911, p. 118).
5. Qui affecte péniblement, douloureusement une personne, qui est éprouvant, pénible à supporter. Dur traitement; dure existence. Anton. doux.
a) En partic.
Qui impose une contrainte. Dure punition; loi dure; être à dure école. Synon. sévère, rude, rigoureux.La condition des serfs était moins dure que celle des esclaves (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 7).Il répugne à se tenir à ce concept dur et tranché du déterminisme scientifique (Massis, Jugements,1923, p. 56).
Loc. lat. Dura lex, sed lex. La loi est dure, mais c'est la loi (pour exprimer la nécessité de se soumettre à une règle pénible). Cf. Hugo, Rhin, 1842, p. 287.
Qui fait souffrir, physiquement et/ou moralement. Dure épreuve, réalité; dur sacrifice. Une vie usée au dur labeur de l'enfantement (Zola, Œuvre,1886, p. 323).Le heurt avec la dure vérité des choses (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 188).Son cœur pétri de durs souvenirs se gonflait de chagrin : Éphrem s'est noyé, un midi de juillet; il n'avait pas seize ans (Guèvremont, Survenant,1945, p. 102):
24. ... Karl-Philipp eut une enfance très dure; l'indigence et la profonde mésentente de ses parents, l'ascétisme poussé à l'absurde de son père, l'humilité craintive de sa mère eurent tôt fait de créer chez l'enfant ce désir de fuite, cette inadaptation à la vie dont les traces se retrouvent à toutes les lignes de ses écrits. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 22.
SYNT. Dure extrémité, nécessité, obligation, séparation; veuvage dur.
b) Loc. verbales
C'est dur! J'ai passé quinze ans ici, dans cette cave, sans feu l'hiver. C'est dur, cela (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 554).L'empereur me fit jurer de ne plus tirer à cinq. J'ai tenu ma promesse. Mais il y a des moments où c'est dur, dur (Benoit, Atlant.,1919, p. 135):
25. Que le monde se trompât, soit! Mais que son vieil ami, qui connaissait toutes ses pensées (sauf celles qu'il lui cachait), pût se faire de la réalité une vue si fausse, et porter un jugement si injuste, cela, c'était dur. Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 913.
Il est dur (à qqn) de + inf.; c'est dur de + inf.Avoir de la peine à; faire de pénibles efforts pour. Ah! ma chère femme, quand on est restée vingt-cinq ans avec un homme, il est bien dur de se quitter! Et ses yeux se mouillèrent de larmes (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 75).Il est dur de quitter la maison de vos parents (Claudel, Annonce,1912, II, 5, p. 61).Sur le moment, j'ai eu du mal à accepter. C'est dur (...) d'être condamné pour ce qu'on n'a pas fait (Gide, Feuillets d'automne,1949, p. 1097):
26. Au dernier évangile, j'ai bien remarqué qu'elle avait pleuré. Il est dur d'être seul, plus dur encore de partager sa solitude avec des indifférents ou des ingrats. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1057.
Les temps sont durs! La vie est difficile, pénible à vivre, les circonstances sont malheureuses. Les temps étaient durs, pourtant. C'était au plus fort de la Révolution, quatre ans après l'année de la Grande Peur (Pourrat, Gaspard,1922, p. 50).
En partic. [En parlant des difficultés écon., financières, de la cherté de la vie] Les temps étaient durs en effet, et ce n'était pas le moment d'envoyer promener le beau-frère, et de cracher sur l'argent de MmeBergen (Peyré, Matterhorn,1939, p. 78):
27. La poésie est le type de la mauvaise affaire. Le Président du Conseil me répondit que les temps étaient très durs, que le problème essentiel de l'heure était de vivre au jour le jour, de soutenir sa famille, et... de « faire marcher la baraque ». Valéry, Entretiens avec F. Lefèvre,1926, p. 96.
Faire, mener, rendre la vie dure à qqn. Rendre quelqu'un malheureux, le malmener, le tourmenter physiquement et/ou moralement. Synon. en faire voir à qqn.Des mécontentements et des répulsions mutuelles qui lui rendaient la journée triste et qui me rendaient la vie dure (Lamart., Nouv. Conf.,1851, p. 65).Les autres enfants de la maison lui firent la vie si dure qu'il résolut de s'en aller (Tharaud, An prochain,1924, p. 188).
P. métaph. Les nouveaux venus, [les navires] qui menaient la vie dure aux premiers vapeurs (P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p. 246).
Coup dur (fam.). Cf. aussi coup A 2 au fig.
Incident imprévu qui cause de graves ennuis, une situation pénible. Il a eu des coups durs (...) mais il a toujours pris le dessus (Beauvoir, Mém. jeune fille,1958, p. 292).
Action violente. Toute la journée il ne parla que de Gilbert, de sa largesse, de son intelligence, des coups durs traversés ensemble, et de la bonne vie qu'ils coulaient quand le régiment était au repos (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 306).Son mari, un vrai costaud, auquel on faisait appel de temps à autre, pour les coups durs (Céline, Voyage,1932, p. 532).
Choc psychologique. Boris vit avec satisfaction que la petite tapette s'amenait vers eux en dansant. Mais quand il put le regarder de tout près, ce fut un coup dur : le mec avait bien quarante ans (Sartre, Âge de raison,1945, p. 37).
Un dur combat. Un combat violent, acharné, farouche. Je vis arriver le général Hache, épuisé de fatigue, à la suite des durs combats de la 40edivision (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 333).
B.− [En parlant de pers.]
1. Qui a une solide résistance physique et morale, qui supporte fermement la fatigue, la maladie, la douleur. Synon. endurant, énergique, résistant, stoïque.
a) Dur à + subst. déterminé.
Dur au travail, à la peine, à la fatigue. Des soldats admirables et aussi bons à mener au feu que durs à la fatigue et aux privations (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1856, p. 254).Des femmes dures à la tâche, ménagères en diable, et qui savaient mener leur monde (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 3, p. 1616).
Dur au mal, à la souffrance. Anton. douillet.Elle, si dure aux plus rudes souffrances, gémissait de ce qu'elle avait dû renifler, assurant que cela lui « plumait le nez » (Proust, Guermantes 1,1920, p. 66).Il est dur au mal, insoucieux du confortable (Montherl., Songe,1922, p. 40):
28. Christophe était dur au mal. Il tenait de son père et de son grand-père leur robuste constitution. On n'était pas douillet dans la famille : malade ou non, on ne se plaignait jamais, ... Rolland, Jean-Christophe,L'Aube, 1904, p. 47.
Rem. On rencontre ds la docum. la constr. rare (fam.) dur sur + subst. Dur sur la besogne, son garçon, oui; il se mettait au travail comme à la valse (Aymé, Jument, 1933, p. 206).
b) Dur à + inf.Dur à mourir. Fam. et fig. dur à cuire (cf. ce mot). Il est borgne et boite un peu d'une jambe, par suite d'une blessure à la cuisse; un coup de feu, dit-on; lui l'explique autrement; mais, comme un vieux sanglier dur à mourir, il n'en est pas moins alerte (Fromentin, Été Sahara,1857, p. 165).Une femme ne peut guère mourir de chagrin. C'est une bête si solide, si dure à tuer (Colette, Vagab.,1910, p. 38).
P. ext., loc. fam.
Avoir la vie dure. Ne pas mourir vite, résister à ce qui provoque la mort. Les chats ont la vie dure. Déjà la taupe s'est brisé les pattes, fendu la tête, cassé le dos, et elle semble n'avoir pas la vie dure. Puis, stupéfait, Poil de Carotte s'aperçoit qu'elle s'arrête de mourir (Renard, Poil Carotte,1894, p. 45):
29. Il est impossible de considérer une année écoulée avec ses alternatives d'espérance et d'angoisse, (...) sans admirer combien la vie est puissante en nous. En vérité, nous avons la vie dure, comme on dit, aussi dure que celle d'un chat sauvage. Mauriac, Le Bâillon dénoué,1945, p. 466.
P. métaph. On fit apporter de nouvelles bouteilles, pour tuer le temps qui a la vie si dure, et accélérer la vie qui coule si lentement (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 196).Nous allons boire quelques bons coups à la santé de notre République. Elle se porte bien, elle aura la vie dure (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 283).
P. ext. et au fig. [Le suj. désigne une chose concr. ou abstr.] Persister, durer malgré tous les obstacles, être vivace, tenace, traverser le temps, malgré les tentatives de destruction; être difficile à détruire. Quelques pins grimaçants et décharnés, qui devaient avoir la vie dure pour résister, à cette hauteur, aux grands vents du large (Verne, Île myst.,1874, p. 87).Tu ne peux pas savoir comme ça a la vie dure, une idée, comme ça doit être plus difficile à détruire qu'un homme (Nizan, Conspir.,1938, p. 238).Les incorrections, celles du moins qui ont la vie dure et résistent aux vitupérations du purisme (Bally, Lang. et vie,1952, p. 31).
Avoir les os durs. Être robuste, solide, endurer les chocs, les coups. Drôle, je te ferai rompre les os par mes laquais! (...) prenez garde, j'ai les os durs et les bâtons s'y briseront comme verre (Gautier, Fracasse,1863, p. 209).Ça y est, mon vieux! crève-les tous!... Mais tu vas te faire assommer. − Oh! dit Sandoz qui se leva et s'étira, j'ai les os trop durs. Ils se casseront les poignets (Zola, Œuvre,1886, p. 177).
Avoir la peau dure. Être endurci, physiquement et moralement, être devenu insensible, ou ne pas être susceptible. Je pense qu'il n'eût pas été au désespoir d'être sévèrement remis à sa place : ces gens hasardeux ont la peau dure (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1836, p. 167).Je puis vivre seul, Car j'ai la peau dure (Cros, Coffret Santal,1873, p. 84).
Avoir le cuir dur. Être récalcitrant, résister avec entêtement. Il dit à ses damnés, à ceux qui avaient le cuir plus dur que les autres : − Allez me nettoyer la route (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 174).[Dans une excursion aux environs de Plombières] ... le maudit animal [l'âne] fait le cuir dur et la sourde oreille (Berlioz, Grotesques mus.,1869, p. 140).
2. Qui ne veut pas obéir, qui refuse de se plier à une discipline. Enfant dur (fam.). Synon. difficile.
3. [En parlant princ. d'une pers. ou d'un organe sensoriel (gén. dans des loc. fam.)] Qui n'est pas suffisamment sensible.
a) [En parlant d'un cheval]
Avoir la bouche dure (cf. bouche* III spéc.).P. métaph. Ce sont les chevaux qui ont la bouche dure. Tu n'as jamais eu la bouche dure. C'est pourquoi je t'ai gardée (Montherl., Malatesta,1946, IV, 7, p. 525).
Être dur au trot, avoir le trot dur. Avoir des réactions fortes. Sois bien doux (...) garde bien d'avoir un trot dur qui blesserait, qui meurtrirait ses membres délicats (Chénier, Élégies,1794, p. 114).Le trot dur de l'animal enfourché (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 58).
Cheval dur. Cheval peu docile. Synon. rétif.Je ne suis pas encore d'âge à redouter un cheval dur (Sand, Villemer,1861, p. 93).
b) [En parlant d'une pers., d'un organe sensoriel ou d'une faculté humaine]
Avoir l'oreille dure; être dur d'oreille. Entendre mal; être un peu sourd. Anton. avoir l'oreille fine.Il avait l'oreille dure, ou plutôt il feignait d'être dur d'oreilles (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 205).« Parlez plus fort... Elle a l'oreille un peu dure » (A. Daudet, Lettres moulin,1869, p. 120):
30. Je redoutais un peu (...) la fatigue d'une conversation avec quelqu'un un peu dur d'oreille. Mais non, le temps a passé le plus agréablement du monde, et Lacretelle, comme il advient parfois, entend mieux lorsque la parole flotte sur une rumeur continue. Gide, Journal,1930, p. 965.
Être dur de la feuille (pop.). Je viens demander au pape s'il est sourdingue... Comprenez je viens lui demander s'il est dur de la feuille (Prévert, Paroles,1946, p. 143).
Avoir la tête dure, le crâne dur.
Avoir l'esprit peu ouvert, ne pas comprendre facilement (cf. aussi crâne1B 1).Il essayait de donner des leçons au petit; mais celui-ci n'écoutait guère; il avait la tête dure, refusait d'apprendre, sanglotant, regrettant l'époque où sa mère le laissait courir les rues (Zola, Ventre Paris,1873, p. 641).Il a fait rentrer le latin dans ma tête dure : « Intelligent ce petit, mais un mulet » (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1578).
Être très entêté. Les cloches, ça ne change pas d'opinion si vite que ça!... Ça a la tête dure (Sardou, Patrie!,1869, I, tabl. 1, 3, p. 26).Mara. − Violaine, tu le sais, j'ai la tête dure. Je suis celle qui ne se rend pas et qui n'accepte rien (Claudel, Annonce,1948, III, 2, p. 194).
Rem. On rencontre ds la docum. la loc. employée au sens propre. Vous avez manqué me fendre le front, ... Heureusement que, dans la famille, nous avons la tête dure (Dumas père, Fille de régent, 1846, II, 4, p. 184).
Faire sa tête dure. Bouder, être fâché. Quand je fais ma tête dure, je reste pendant des huit jours comme fâché avec eux (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 247).
Avoir le sommeil dur. Dormir très profondément, ne pas être facilement réveillé. Anton. avoir le sommeil léger.Le voisinage de la Halle trop populeux et trop incommode pour les gens qui n'ont pas le sommeil dur (Jouy, Hermite,t. 2, 1812, p. 136).Elle dormait... de ce dur premier sommeil que rien ne brise (Maupass., Une Vie,1883, p. 115):
31. − Vous avez le sommeil dur, mademoiselle (...) Voici une lettre (...) Vous ayant entendue rentrer à trois heures, j'ai cru bien faire de frapper chez vous. Mais vous dormiez déjà si profondément que je n'ai pu vous réveiller. Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 177.
4. Qui ne s'émeut pas, ne s'attendrit pas facilement; qui est ou se montre sans bonté, sans bienveillance ou sans douceur. Homme dur; être, se montrer dur pour, envers, avec, à l'égard de qqn. Que tu es dur! dit Berthe. Ça ne te fait donc rien que je souffre? (Chardonne, Épithal.,1921, p. 313).Un homme dur. En voilà un qui ne s'attendrissait pas sur les blessés ni sur les morts! (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 156):
32. ... hautain aux États de Bretagne avec les gentilshommes, dur avec ses vassaux à Combourg, taciturne, despotique et menaçant dans son intérieur, ce qu'on sentait en le voyant [mon père] était la crainte. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 26.
Dur à qqn (littér.).J'aurai toujours devant l'œil cette sœur barbare indulgente à ses pensées et dure aux miennes (Balzac, Corresp.,1829, p. 377).
SYNT. Dur et sec, dur et froid, dur et hautain, dur et intraitable; âpre et dur.
P. méton. [En parlant de choses] Qui exprime, traduit un manque de cœur, de bonté ou de douceur. Cœur, esprit dur. Synon. impitoyable, insensible.Les esprits aimables et doux ne se sentent aucun goût pour les tempéraments durs et malveillants (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 18):
33. J'ai voulu qu'en toute âme La pitié descendît, Et qu'à sa douce flamme Tout cœur dur s'attendrît; Et que, moins en colère Et moins de plus au front, L'homme à juger son frère Ne fût plus aussi prompt. Barbier, Ïambes et poèmes,1840, pp. 281-282.
En partic.
[En parlant du visage, de l'expression, des traits] Air, regard, front, visage dur; yeux durs. Toi, tu sais supporter les longues bouderies, les regards durs et les silences obstinés (Géraldy, Toi et moi,1913, pp. 88-89).
[En parlant de l'expression de la voix, de la parole] Mot, terme, ton, reproche dur; parole, réprimande dure; dire des choses dures.
Loc. fig.
Arrondir ses angles durs. Adoucir, améliorer son caractère, son comportement. Il était très doux (...) Il avait arrondi ses angles durs (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 245).
Avoir la dent dure. Cf. dent C 2 ex.
Rem. Dur peut avoir plusieurs nuances de sens a) Insensible, qui ne montre aucune sensibilité. Daniel ne pleurait pas : il continuait à avancer, très pâle, le regard dur fixé au loin en avant (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 644). b) Cruel, qui manque de bienveillance. On lisait chez lui (...) cette rancœur, cet air mauvais et dur de ceux qu'un excès de misère a accablés (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 361). c) Blessant, qui fait souffrir. J'ai une grâce à vous demander, lui dit un jour son amant : mettez votre enfant en nourrice à Verrières, Mmede Rênal surveillera la nourrice. − Ce que vous me dites là est bien dur... Et Mathilde pâlit (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 472).
P. ext. Qui est sévère dans la critique. Avant Pascal les durs moralistes médiévaux n'avaient cessé de dénoncer les mensonges de la fausse vertu (Mounier, Traité caract.,1946, p. 732).Vous avez à « l'Écho » un caricaturiste qui est un peu dur. Je sais que je ne suis pas très grand de ma personne, mais me représenter sous les traits d'un basset, tout de même (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1958, p. 187).
II.− Emploi adv., fam.
A.− Avec force, violemment. Frapper, cogner, saper dur. Synon. fort.L'auteur des deux gendarmes se mettait au piano, chantait fort, tapait dur, réveillait tout le monde (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 96).
B.− Avec intensité. Le soleil tape, le vent souffle dur; geler dur. Il avait fallu faire baisser la capote du fiacre, tant tapait dur le soleil (Proust, Sodome,1922, p. 741).
C.− Beaucoup et avec énergie, en peinant. Travailler, piocher dur. Synon. ferme, d'arrache-pied.Je me disposais à travailler dur. Papa aurait aimé que je cumule les lettres et le droit (Beauvoir, Mém. jeune fille,1958, pp. 167-168).
D.− Loc. verbale. Croire dur comme fer (à qqc., que...). Croire fermement, inébranlablement, avec forte conviction. Il croit dur comme fer qu'un être tout-puissant et parfait, son Dieu, préside à ces massacres (Bourget, Sens mort,1915, p. 69).Il finissait par se prendre à son propre bluff et croire, dur comme fer, les histoires extravagantes et invraisemblables qu'il avait enfantées (L. Daudet, Police pol.,1934, p. 223).
III.− Emploi subst.
A.− Subst. masc.
1. Ce qui est dur, solide, résistant (au toucher). Cela avait le toucher de la soie tricotée avec du dur à l'intérieur (Aragon, Beaux Quart.,1936, p. 304).Mesurer les délais de cuisson des œufs, à les doser selon qu'elles veulent du tendrement mollet... ou du plus consistant, du dur (Arnoux, Visite Mathus.,1961, p. 16):
34. Si nous voulions définir le dur ou le mou, le rude ou le lisse, le sable ou le miel comme autant de lois ou de règles du déroulement de l'expérience tactile, il nous faudrait encore mettre en elle le savoir des éléments que la loi coordonne. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 365.
a) Loc. fam. Être d'un dur! Dans la chaleur humide de cette terre toujours trempée, les céleris en une nuit devenaient des arbres gigantesques et d'un dur! (A. Daudet, Port-Tarascon,1890, p. 182).
b) Loc. adj. ou adv. En dur.
En matériau dur (béton, pierre, brique, etc.). Bâtiment, construction en dur. Anton. provisoire, en matériau léger, préfabriqué.Piscines construites en « dur » (béton et revêtement) (Le Monde, 9 janv. 1970ds Gilb. 1971).
Bétonné. Terrain en dur. Anton. en terre battue.On dessina le plan d'un grand aéroport avec quatre pistes en dur (Le Monde,24 juin 1971ds Gilb. 1971).
2. Arg. pop.
a) Train. Prendre le dur, louper son dur, rater le dur. Puis nous avons refait (...) le chemin de Strasbourg. Là nous avons repris le « dur », comme disait Judex (Vialar, Risques et périls,1948, p. 203).Faut qu'ils [les Allemands] réparent les voies pour que le dur puisse passer, « Le dur, je leur en fais cadeau, dit Moulu » (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 202).
Brûler le dur. Voyager sans billet. Une partie du trajet Paris-Anvers s'était faite à pinces, l'autre en brûlant le dur (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 72).
b) Eau-de-vie. Un verre de dur. Je n'aime pas le vin, dit Geignolet avec mépris, je veux quatre sous de dur pour mettre dans ma bouteille (Féval, Fils diable.1847, II, p. 48).Avant de prendre son dur le fameux grog le « der des der » (Céline, Mort à crédit,1936, p. 440).
3. Au fig.
a) Ce qui est difficile, pénible. Je crois que je ne ferai jamais fortune dans la photographie. Les premiers temps surtout ont été d'un dur (A. Daudet, Nabab,1877, p. 180).
b) Ce qui est sans bonté. Un peu, chez lui, d'affectation théâtrale du dur, du terrible, du redoutable (Goncourt, Journal,1866, p. 290).Dur, mais non cruel, − grande différence, car le dur est commandé par quelque dessein ou quelque objet de pensée, et le cruel par la jouissance actuelle de l'être (Valéry, Tel quel I,1941, p. 114).
B.− Subst. fém.
1. Arg. milit. Viande. Des fayots à l'huile, de la dure, bouillie, et du jus. C'est tout (Barbusse, Feu,1916, p. 28).
2. Terre nue. On a mis la nappe sur la dure (Vallès, J. Vingtras,Insurgé, 1885, p. 346).
Loc. verbale fam. Coucher sur la dure. Coucher à même le sol, par terre. Il couchait sur la dure, dans la cour de sa maison; en guise d'oreiller, une pierre sous la tête (Green, Journal,1936, p. 53).
P. ell. Supporter la dure. Il faut supporter la dure, le froid, la pluie, surtout l'angoisse (De Gaulle, Mém. guerre,1956, pp. 250-251).
3. Loc. adv. À la dure. Sans douceur, de manière rude, mais non brutale. Mener qqn à la dure; élever des enfants à la dure. Anton. dans du coton.Il faut élever les enfants à la dure, on leur fait ainsi des tempéraments forts (Balzac, Pierrette,1840, p. 75).Oh! c'était souvent un prolétariat mené à la dure,... avec des règlements draconiens (Jaurès, Armée nouv.,1911, p. 369):
35. Édith, (...) bien portante, d'une santé à toute épreuve, (...) n'imaginait pas que cette bizarre existence pût avoir pour sa fille d'autre résultat que de la rendre plus robuste. Élever les gosses à la dure, dans le peuple, a toujours passé pour excellent. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 82.
Au plur., loc. fam.
a) En dire de dures à qqn. Faire des remarques, des réprimandes dures à quelqu'un.
b) En voir de(s) dures. Subir des épreuves rudes, pénibles. Avant de faire la culbute, il pouvait encore en voir de bien dures : il n'était pas riche; et sans travail, adieu le pain (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 143).J'en verrai de dures sur le navire. Il faut que je me rompe d'avance, ou plutôt qu'on me rompe au métier (Vallès, J. Vingtras,Enfant, 1879, p. 171).
P. métaph. [En parlant de choses] Être malmené. Si votre repasseuse sait bien se servir de la patte-mouille, qu'elle donne également un coup de fer à cette redingote. Elle en a vu de dures (Giono, Bonh. fou,1957, p. 95).
En faire voir de dures à qqn. Faire subir des tourments, des épreuves à quelqu'un. Oh! il m'en a fait voir de dures! (...) J'ai été sa femme et sa bonne, tout, tout ce qu'il a voulu... et il m'en a fait pleurer (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Masque, 1889, p. 1164).
C.− Subst. masc. et fém.
1. Fam. Personne qui résiste à la douleur, à la peur :
36. Ma bouche se sèche instantanément, je ne peux plus rien avaler. Ce sont là des incommodités, sans plus. Je les supporte assez bien, je ne suis pas douillet, je ressemble à ma mère. « Ta mère était une dure », aime à répéter mon oncle Ernest. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1059.
2. Pop. Personne prête à la bagarre et que rien n'ébranle. C'est un dur, un dur de dur; jouer les durs; faire son petit dur; un dur à cuire (cf. dur à cuire), À peine libéré, il embauchait Marcotte et Bolot, un dur, évadé de Hoerdt (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 351).Je passe même pour un dur : c'est dire que j'aime le risque pour le risque (Giono, Gds chemins,1951, p. 127):
37. Georges un petit mou, qui veut jouer les durs. Quand j'étais jeune avocat et que je m'occupais des enfants dévoyés, à leur seul regard je reconnaissais les durs et les mous, et ils avaient douze ans. Il y avait aussi ceux dont le regard révélait qu'ils étaient à la fois des durs et des mous, ceux au regard trouble. Les plus dangereux. Montherlant, Demain il fera jour,1949, I, 3, pp. 715-716.
3. POLIT. Personne qui a durci sa position jusqu'à l'intransigeance. On voit se profiler la menace d'un retour à une solution de force. En Amérique, les « durs » montrent l'intention de revenir sur ce qui a été dit (PM 27 avr. 1968 ds Gilb.1971).
Rem. On rencontre ds la docum. les dér. a) Duracine, subst. fém., vx, inus. Variété de pêche à chair très ferme (Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). b) Duraille, adj. et subst. fém. plur., arg. α) Adj. Dur, difficile. C'est duraille (Rob. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr.). Ils [les bobards] étaient durailles (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 424). β) Subst. fém. plur., arg. des voleurs. Pierres précieuses, diamants. La mère Martial nous aidera à lui pesquiller d'esbrouffe ses durailles d'orphelin [prendre de force ses pierreries] (Sue, Myst. Paris, 1842-43, p. 316). c) Duraillon, adj. Dur, difficile. C'est duraillon. Gagner le coquetier deux fois de suite, c'est duraillon, croyez-moi (Giono, Bonh. fou, 1957, p. 181). Cf. aussi durillon. d) Duriuscule, adj., vx, fam., p. plaisant. [Du Malade Imaginaire de Molière : ,,Le pouls est duriuscule, pour ne pas dire dur``] Un peu dur. α) Pouls duriuscule. Pouls un peu dur, manquant d'élasticité. Nous en sommes encore à la période empirique des anciens médecins qui notaient avec précision les caractères du pouls capricant et du pouls duriuscule (Janet, Obsess. et psychast., t. 1, 1903, p. 399). β) Au fig. Un peu difficile. Je n'ai lu qu'une fois ce jugement [de l'affaire Decazeville], ça m'a paru duriuscule à comprendre et surtout à développer (Flaub., Corresp., 1866, p. 81).
Prononc. et Orth. : [dy:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. dure (du verbe durer). Étymol. et Hist. A. Adj. 1. fin xes. [d'une chose] « pénible » (Passion de Clermont, éd. D'A S. Avalle, 490); ca 1050 dur curage « intraitable » (Vie de St Alexis, éd. C. Storey, 446); 1176-81 la terre dure (Chrétien de Troyes, Le Chevalier au lion, éd. M. Roques, 6664); 2. ca 1050 [d'une personne] Mult fust il dur ki n'estoüst plurer (Vie de St Alexis, éd. C. Storey, 430). B. Adv. 1remoitié xiiies. (Lai de Doon, éd. G. Paris, 121 ds Romania, t. 8, 1879, p. 62). C. Subst. 1350 des dures et des moles (G. Le Muisit, Poésies, II, 179 ds T.-L.); ca 1910 un dur « homme ayant une réputation de méchanceté » (Carabelli, [Lang. pègre]). Du lat. class. durus « dur [au toucher], âpre, pénible ». Fréq. abs. littér. : 8 117. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 315, b) 10 367; xxes. : a) 14 362, b) 14 081.
DÉR.
Duret, ette, adj.,fam., peu usité. Un peu dur. Le petit garçon lui tendit une poignée de ces fruits durets des rosiers, que les personnes sans dignité appellent des gratteculs (Montherl., Célibataires,1934, p. 784).Emploi subst. masc. a) Variété de pomme. b) Variété d'érable. Le bois du duret... est si homogène qu'il est impossible d'y distinguer aucune couche annuelle (Baudrillart, Nouv. manuel forest.,t. 1, 1808, p. 223). [dyʀ ε], fém. [-εt]. Ds Ac. 1694-1878. Homon. durais, durai(en)t de durer. 1reattest. début 13es. (Lai d'Ignaure, 651 d'apr. DG); de dur, suff. -et*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Franso, 1972, pp. 230-244. − Leonard (C.-S.). Strong and weak in gallo-romance. Rom. Philol. 1965, t. 18, pp. 296-299. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 93, 199. − Monsarrat (C.). Le Lang. pop. et arg. ds les deux rom. de R. Sabatier. Vie Lang. 1974, p. 231. − Pris ds l'actualité. Amis Lex. fr. Lex. dern. 1975, no516, p. 3. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 60, 61, 73.