| DOUZE, adj. et subst. invar. I.− Emploi adj. A.− Adj. numéral cardinal. Onze plus un. Loi des douze Tables (cf. alexandrin2, ex. 4).Nous étions douze à table (Ac.1835-1932).La nuit sonnait ses douze coups au cœur des minuits fous (Verhaeren, Villes tentac.,1895, p. 49).Les douze commandements de l'amour formulés dans l'Astrée (Brasillach, Corneille,1938, p. 204): 1. Le nombre douze était devenu chez les Orientaux un nombre mystique très favorable. Avec la numérotation duodécimale, les douze signes du zodiaque, les douze mois de l'année, les douze heures du jour, il y aura chez les Hébreux les douze tribus d'Israël, et plus tard les douze portes de Jérusalem, les douze apôtres, etc. et même, tout près de nous, Napoléon Iereut ses douze maréchaux.
Chauve-Bertrand, La Question du calendrier,1920, p. 24. − Loc. Douze heures. Douze coups de sonnerie d'horloge. Douze heures viennent de sonner. Synon. plus cour. midi. P. ext. Heure de midi. À douze heures. Le dernier bateau part à douze heures quinze (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 150).− [Avec ell. du subst. déterminé] Dupont aîné, l'un des douze du comité de surveillance (France, Dieux ont soif,1912, p. 4). ♦ En partic. Les douze. Les douze apôtres : 2 ... quand vous célébrâtes la première messe; quand vous vous consacrâtes vous-même; quand de ce pain, devant les douze, et devant le douzième, le treizième, vous fîtes votre corps...
Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc,1910, p. 47. Un douze. Fusil de calibre douze. Un gros douze anglais très court, chargé de poudre M qui foire toujours un peu quand le temps est humide (Bernanos, Mouchette,1937, p. 1288).[L'ell. n'est plus perceptible; le plur. porte la marque s] IMPRIM. Synon. de cicéro (v. ce mot B).On peut composer jusqu'à 40 douzes de large (...) dans des forces de corps allant couramment de 5 à 14 points (Civilis. écr.,1939, p. 804).ÉD. In-douze*. B.− Adj. numéral ordinal. [Déterminant postposé d'un élément d'un ensemble numéroté; le déterminé, ou la représentation graphique du déterminé, porte la marque 12 ou XII] Qui occupe le rang marqué par le nombre douze (cf. douzième). Charles XII, Louis XII, Pie XII. Page, article, chapitre douze (Ac. 1835-1932). Rem. Dans cet emploi, douze est proche du subst. à valeur cardinale. II.− Emplois subst. A.− [Sans art.] Le nombre douze. Douze en chiffres arabes (12), douze en chiffres romains (XII). Ils étaient au nombre de douze (Ac.).Cinq et sept douze. Douze et trois quinze (Saint-Exupéry, Pt Prince,1943, p. 447). − En partic. [Avec art.] Numéro d'appel du service de renseignements téléphoniques. Pour obtenir le service des renseignements, composez le douze sur le cadran d'appel téléphonique (d'apr. Pour téléphoner à partir de la région lorraine,1977). − MUS. (mesure) douze-huit, subst. masc. invar. Mesure à quatre temps contenant une noire pointée par temps. Une introduction (...) en mi bémol, à douze-huit (Cortot, Mus. fr. piano,1930, p. 185). Rem. La plupart des dict. gén. du xixes. et Nouv. Lar. ill. enregistrent les subst. masc. invar. douze-quatre et douze-seize. Mesure à quatre temps ayant trois noires, trois doubles croches par temps. B.− [À valeur ordinale; désigne un élément d'un ensemble numéroté; l'élément, ou la représentation graphique de l'élément, porte la marque 12] Habiter au (numéro) douze de la rue, miser sur le douze. Mercredi 12 août. − (...) le 12 au matin, nous recevions un appel du roi des Belges pour que les Alliés viennent le plus rapidement possible au secours de son armée (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 261). Prononc. et Orth. : [du:z]. Fér. Crit. t. 1 1787 signale que ,,le peuple, en certaines Provinces, prononce douge, dougeaine``. La forme phonét. serait une sourde [duts], [dus] mais la sonorité s'explique par l'influence de decem (Bourg. 1967, § 115, 1). Enq. : /duz/. Douze s'écrit XII lorsqu'il détermine un nom de souverain temporel ou spirituel : Louis XII, Pie XII. Étymol. et Hist. Ca 1100 adj. numéral cardinal li duze per (Roland, éd. J. Bédier, 262); 1680 in-douze (Rich.); 1690 adj. numéral ordinal « douzième » (Fur.). Du lat. class. duodecim « douze », vulg. *dodeci (Vaan. § 79). Fréq. abs. littér. : 4 995. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 9 393, b) 8 494; xxes. : a) 6 361, b) 4 849. Bbg. Cohen 1936, p. 63. − Gottsch. Redens. 1930, p. 344. |