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DOUCEÂTRE, adj.
Péj. Qui tire sur le doux, qui est d'une douceur fade, insipide.
A.− [Correspond à doux I A]
1. [Correspond à doux I A 1] Musique, sauce douceâtre. Une saveur d'abord douceâtre et nauséabonde, mais ensuite fortement amère (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog.,t. 2, 1821, p. 598).Le XVIIIesiècle a su envelopper la femme d'une atmosphère vicieuse (...) atténuant le goût salé de la brune, par des tapisseries aux tons douceâtres, aqueux, presque insapides (Huysmans, À rebours,1884, p. 87).L'odeur montant du pré était âcre et douceâtre (Gide, Immor.,1902, p. 419).
2. [Correspond à doux I A 2] P. ext. Chaleur douceâtre. La chambre était tiède, l'atmosphère douceâtre : Daniel pensa se trouver mal (Martin du G., Thib.,Cah. gr., 1922, p. 654).C'était une espèce d'écœurement douceâtre. Que c'était donc désagréable! Et cela venait du galet (...) cela passait du galet dans mes mains (...) une sorte de nausée dans les mains (Sartre, Nausée,1938, p. 25).
B.− [Correspond à doux I B 2]
1. [Correspond à doux I B 2 a] (Quasi-)synon. doucereux (cf. doucereux B), falot, mielleux.M. Voisin, bibliothécaire de la ville, douçâtre (Michelet, Journal,1837, p. 246).Notre propriétaire (...) se fiche un peu de l'évangile des deux débiteurs. C'est un cochon luthérien douceâtre et féroce (Bloy, Journal,1899, p. 362).
2. [Correspond à doux I B 2 b] P. méton. Air, sourire douceâtre; traits douceâtres. Il vient un âge critique pour les hommes, après l'âge de la création et de l'invention féconde passée. Ils tournent les uns à l'aigre et au sur, les autres au fade et au douceâtre, et d'autres au grossier (Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 51).La France va donc insensiblement vers une civilisation douceâtre, éteinte, féminine, et qui l'éloigne progressivement de la virilité guerrière (Barrès, Cahiers,t. 11, 1914-18, p. 370).Un danger se dissimule dans ces phrases douceâtres, des impulsions meurtrières s'insinuent dans l'inquiétude affectueuse, une expression de tendresse distille tout à coup un subtil venin (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 122):
Louis Blanc reprend avec une parole douceâtre, lente à sortir et qu'il retient un moment dans sa bouche, comme s'il suçait un délicieux bonbon : « tous ces hommes d'hier se nommaient eux-mêmes; et à leurs noms, pour les faire passer, ils ajoutaient quelque nom connu, quelque nom illustre, comme on met une plume à un chapeau. » Il dit cela de sa manière mi-pincée, mi-sucrée, avec l'amertume secrète du peu que son nom, si populaire en 48, pèse sur les masses... Goncourt, Journal,1870, p. 659.
3. [Correspond à doux I B 2 c] Au fig., domaine affectif.Souvenir douceâtre. Il ressentait (...) un apaisement sentimental presque agréable, et une manière de satisfaction de conscience, (...) la joie douceâtre et acidulée qui s'insinuait dans son sentiment de la justice baissa de niveau, disparut (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 450).
Prononc. et Orth. : [dusɑ:tʀ ̥]. Ds Ac. dep. 1694. On rencontre plus rarement l'orth. douçâtre (cf. Michelet, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1539 doulcastre (Est.); av. 1544 une médecine douceatre (Bonaventure des Periers, Contes, XCI ds Littré). Dér. de doux, douce*; suff. -âtre*. Fréq. abs. littér. : 51.