| DOPER, verbe trans. A.− Administrer (à une personne, un animal) un stimulant chimique avant une épreuve sportive ou intellectuelle; p. ext. stimuler. Doper un cheval de course, un candidat. Elle [une chienne] est à moitié claquée d'entérite; ça ne se voit jamais chez le marchand : on les dope au cacodylate (Colette, Vagab.,1910, p. 179).J'ai voulu causer avec lui après le dîner, je ne sais pas si c'est l'âge, ou la digestion, mais je l'ai trouvé d'un vaseux. Il me semble qu'on aurait eu besoin de le doper! (Proust, Filles en fleurs,1918, p. 562): Je puis certifier que Sarah Bernhardt est morte à la tâche, en plein travail, droguée, dopée, éperonnée, cravachée comme une pouliche qui se détache nettement du peloton de tête, va gagner l'épreuve d'une foulée sûre (...) et dont le cœur éclate à une dernière foulée du poteau...
Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 300. − Emploi pronom. réfl. Absorber des stimulants. J'aime bien me doper d'un petit peu de café avant de parler (Wicart, Orateur,t. 1, 1936, p. 342). − P. métaph. Je m'encourage, je me dope, je m'engueule. Je repars au trot (H. Bazin, Vipère,1948, p. 247). B.− Adjoindre une petite dose d'une substance capable d'augmenter certaines propriétés d'un corps. Doper une bombe atomique; doper la charge (d'apr. Gilb. 1971). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. dopant. Substance, produit utilisé pour doper (une personne, un animal) ou pour se doper. Synon. excitant. Les « dopants » comme le maxiton, les tranquillisants (...) donnent lieu à de véritables toxicomanies (H. Bazin, Fin asiles, 1959, p. 155). Prononc. : [dɔpe], (je) dope [dɔp]. Étymol. et Hist. 1. 1907 sp. (Nouv. Lar. ill. Suppl.); 2. 1957 aéron. (Bél.). Adaptation du verbe anglo-amér. [to] dope « administrer un narcotique » (1889); spéc. « doper un cheval » (1900), « enduire (les ailes d'un aéroplane) » 1917 (NED Suppl.2). Fréq. abs. littér. : 3. |