| * Dans l'article "DOLMEN,, subst. masc." DOLMEN, subst. masc. ARCHÉOL. Monument mégalithique constitué par une dalle de pierre reposant sur des piliers, utilisé comme autel ou nécropole dans les cultes préhistoriques, celtiques et druidiques. La Bretagne t'honore et pour toi sont en fête Ses chênes, ses dolmens, ses genêts, ses donjons (Muselli, Travaux et jeux,1914, p. 42).La pluie fait des ronds sur un lavoir bordé de pierres plates qui ont le même âge que les dolmens et les menhirs (Alain, Propos,1933, p. 1180).− P. compar. [En parlant de ce qui paraît inébranlable, indestructible ou imposant] Il [Dulaurier] lut (...) les quatre pages de cette écriture, droite et robuste, à la façon des dolmens (Bloy, Désesp.,1896, p. 21): Le jour où les églises deviendraient des objets respectés à cause de leur passé, des monuments curieux, quelque chose comme des dolmens, des peulvans ou des cromlec'hs (...), elles seraient perdues...
Barrès, La Grande pitié des églises de France,1914, p. 361. − P. métaph. Ils [les livres] sont les dolmens lourds et branlants (...) Des espèces de blocs funèbres et bavards (Hugo, Âne,1880, p. 293). Prononc. et Orth. : [dɔlmεn]. Prononciations « orthographiques », en [-ε
̃], dont témoignent sans équivoque les graph. suiv. : dolmin (Littré), dolmein (Borel, Rhaps., 1831, p. 144; Champavert, 1833, p. 105). Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1796 [éd. 1801] dolmin (Latour d'Auvergne, Origines gauloises, Hambourg, p. 22, note : L'énorme pierre qui couvre ce monument de l'antiquité, s'appelle dans notre langue dolmin. Il en existe un grand nombre de la même forme, et connues sous la même dénomination, dans l'île de Man, dans le pays de Galles, en Angleterre, et dans l'île d'Anglesey), forme attestée jusqu'en 1810 (Chateaubr., Mart., 305 ds Littré); 1805 dolmen (Cambry, Monuments celtiques, p. 285). Prob. transcription inexacte par Latour d'Auvergne, supra, du cornique tolmen (1754 Borlase, Antiq. Cornwall. ds NED), erreur reprise par les autres archéologues fr. (NED et NED etymol.), plutôt que formation directe par les archéologues fr. à partir des deux mots bretons taol, tol « table » [du lat. tabula] et mean, men « pierre » [du lat. moenia « muraille »] (1821 Legonidec d'apr. NED etymol.; v. aussi Troude et IEW 709), dont la composition normale en breton aurait dû donner taolvean, tolven (NED, NED etymol. et FEW t. 20, p. 16; v. aussi J. Loth ds Revue celtique, t. 44, 1927, p. 184). Fréq. abs. littér. : 69. DÉR. Dolménique, adj.Qui est relatif aux dolmens. ,,La race dolménique, la race qui a élevé les dolmens`` (Revue d'anthropol.,t. IV,p. 267 ds Littré).On croyait reconnaître sur les dalles dolméniques de mystérieux signes symboliques (J. Déchelette, Manuel d'archéol. préhistorique, celtique et gallo-romaine, t. 1, 1914, p. 381).− [dɔlmenik]. − 1reattest. 1876 (F. Voulot, Note ds Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. 82, p. 1002); de dolmen, suff. -ique*; cf. l'angl. dolmenic (1822 ds NED). BBG. − Archit. 1972, p. 149. |