| DOGMATISME, subst. masc. A.− PHILOS. Doctrine qui affirme pour l'homme la possibilité d'aboutir à des certitudes, à des dogmes; p. méton. le fait de croire à ces dogmes. Anton. scepticisme, pyrrhonisme.La conscience, telle est donc la base dernière du dogmatisme métaphysique que Kant appelle au secours de son scepticisme métaphysique (Cousin, Philos. Kant,1857, p. V).Notre thèse mécaniste implique un dogmatisme absolu à l'égard des réalités objectives (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 278): 1. Chez Kant, ce schizoïde puissant qui a communiqué sa schizoïdie à l'univers, l'inémotivité de surface ordonne le dogmatisme de la raison pure, la ferveur morale et piétiste anime le dogmatisme de la raison pratique.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 638. B.− P. ext. Disposition d'esprit d'une personne à affirmer de façon péremptoire ou à admettre comme vraies certaines idées sans discussion; p. méton. système qui en résulte. Dogmatisme étroit, fanatique, pesant, prétentieux. Le dogmatisme invétéré des juristes (Traité sociol.,1968, p. 183): 2. ... un vaste procès des dogmatismes économiques et de leurs conceptualisations étroites et implicitement normatives est déjà ouvert; ...
L'Univers écon. et soc.,1960, p. 9.06-8. Prononc. et Orth. : [dɔgmatism̥]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1595 (Montaigne, Essais, livre 2, chap. 12, éd. A. Thibaudet, p. 560). Empr. au lat. chrét.dogmatismus « enseignement de la foi », dér. de dogma (dogme*). Fréq. abs. littér. : 157. |