| DOCTRINALEMENT, adv. A.− D'une manière doctrinale, systématique; comme une doctrine. Ce que la philosophie doit tenter, sonder de nouveau les antiques problèmes de la théologie, parler doctrinalement du vrai Dieu, remettre en honneur le vrai Dieu (P. Leroux, Humanité,t. 1, 1840, p. VIII).Cette pièce ne nous enseigne rien doctrinalement, explicitement (Barrès, Cahiers,t. 9, 1911, p. 101).L'anthropologie physique domine toute la géographie humaine : c'est la thèse de Virchow. Ratzel l'expose doctrinalement (Marin, Ét. ethn.,1954, p. 31). − Péj. D'une manière péremptoire, emphatique. Le malheur est que nous éprouvons autant d'enthousiasme à proclamer doctrinalement des principes excellents que d'ardeur à les violer dans la pratique quotidienne de la vie (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 173). B.− Du point de vue de la doctrine, du contenu idéologique. Ce corpus scripturaire appartient doctrinalement à l'école des Anciens (Philos., Relig., 1957, p. 5216).Le succès du plan dépend, doctrinalement, de la mesure dans laquelle l'échange des produits se substitue à l'échange des marchandises (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 595): Je ne sais pas si Molina était un grand théologien, mais je pense qu'au point de vue culturel il est hautement représentatif pour la civilisation moderne et pour la dissolution moderne de la chrétienté. Considérée doctrinalement, cette théologie humaniste mitigée était quelque chose d'instable.
Maritain, Humanisme intégral,1936, p. 27. Prononc. : [dɔktʀinalmɑ
̃]. Mais Lar. Lang. fr. transcrit [do-]. Étymol. et Hist. 1495 doctrinallement (J. de Vignay, Mir. historial, ix, 39 ds Delb. Notes) − fin xvies. (Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, II, 8 ds Hug.); à nouv. 1840 (P. Leroux, loc. cit.). Dér. de doctrinal*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 8. |