| * Dans l'article "DIZAINE,, subst. fém." DIZAINE, subst. fém. A.− ARITHM. Ensemble de dix nombres consécutifs. La dizaine comprise entre quarante et cinquante (Pinel, Alién. ment.,1801, p. 108). − Spéc. Unité de deuxième ordre dans chaque classe de la numération décimale. Dizaine de mille, dizaine de millions : 1. Quand vous faites une addition, vous ne pensez pas aux dizaines, aux centaines, aux mille; tout se réduit aux plus simples opérations, pourvu que les chiffres soient bien rangés.
Alain, Propos,1921, p. 322. B.− Ensemble de dix ou d'environ dix. Il y a une dizaine d'années : 2. Vous me direz, Monsieur, que donner de l'argent au parti jésuitique c'est porter des ressources à l'ennemi. C'est une chose à pondérer sagement. Ces vingt-cinq louis me donneront une dizaine de voix dont M. Crochard dispose, et plutôt douze que dix.
Stendhal, Lucien Leuwen,t. 3, 1836, p. 81. − Spécialement ♦ Fam. [Sans compl. du nom] Ensemble de dix jours consécutifs. Tourgueneff m'a écrit, il y a trois jours, qu'il serait revenu à Paris dans une dizaine (Flaub., Corresp.,1876, p. 355).Je ne peux rentrer à Paris encore avant une dizaine (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1898, p. 318). ♦ Dizaine (de chapelet). Ensemble de dix grains consécutifs d'un chapelet; p. méton., ensemble des dix prières récitées en comptant ces dix grains. Dans le creux du matelas, il aperçut une dizaine de chapelet (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 786): 3. ... le chapelet était dit, la cinquième dizaine bien et dûment suivie de tous ses accessoires latins et français, les « siècles des siècles » pour la dernière fois suscités...
Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 42. Prononc. et Orth. : [dizεn]. Ds Ac. 1694-1932. Pour l'anc. forme dixaine, cf. dix et dizain. Étymol. et Hist. 1360-70 « groupe de dix unités » (Baudouin de Sebourc, XIV, 172 ds T.-L.); 1411 en partic. « ancienne subdivision des quartiers d'une ville » (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, p. 15); 1690 une dizaine de chapelet (Fur.). Dér. de dix*; suff. -ain, -aine2* II A (v. dizain). Fréq. abs. littér. : 855. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 1 293; xxes. : a) 1 434, b) 1 825. DÉR. Dizainier, dizenier, subst. masc.,hist. médiév. Chef de dix hommes de la garde bourgeoise. Cf. centenier ex. 2.Les quarteniers, les dizeniers de Paris (Ac.). − Seule transcr. mod. de dizenier ds Lar. Lang. fr. : [dizənjé]; dernière transcr. de dizainier ds DG : di-zè-nyé. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932 sous la vedette dizenier, mais Ac. 1798-1932 note : ,,On dit aussi dizainier``. On rencontre les 2 formes ds Nod. 1844, Littré et DG. Pour Lar. Lang. fr., dizainier n'est plus en usage (cf. également Buben 1935, § 38). Cette forme est donnée, seule, ds Land. 1834 et Besch. 1845. − 1reattest. début xives. [ms] disenier « chef de dix hommes » (Gloss. Évreux ds M. Roques, Lexiques, t. 1, p. 71, 99); de dizaine, suff. -ier*. − Fréq. abs. littér. Dizainier : 11. BBG. − Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du lex. fr. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 28 (s.v. dizenier, dizaine). − Jud (J.). Die Zehnerzahlen in den romanischen Sprachen. Halle, 1905, passim. |