| DISJONCTION, subst. fém. A.− Action de disjoindre, résultat de cette action : 1. Entre les individus d'une même espèce animale ou végétale il n'y a généralement aucun lien, la guerre qu'ils se font n'a-t-elle d'autre résultat que de les diversifier, de donner naissance à des variétés dissemblables et qui s'écartent toujours plus les unes des autres. C'est cette disjonction progressive que Darwin a appelée la loi de la divergence des caractères.
Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 259. B.− Au fig. Séparation de deux problèmes, questions ou sujets. La disjonction entre le savoir et l'agir (Du Bos, Journal,1922, p. 198): 2. La loi de la pensée théorique est la conjonction : et... et...; la loi de l'action est la disjonction : ou bien... ou bien...
Ricoeur, Philos. de la volonté,1949, p. 158. − Spéc., DR. Séparation de deux instances ou causes juridiques. Disjonction de deux instances (Ac.). Prononc. et Orth. : [dis̬
ʒ
ɔ
̃ksjɔ
̃]. Cf. disjoindre. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1300 « action de séparer » (Decretales, ms. Caen, fo5 ds Gdf. Compl.); 2. 1575 méd. « résultat de la séparation d'os » (A. Paré, XIII, 21 ds Littré); 3. 1680 gramm. (Rich.); 4. 1690 terme de dr. (Fur. : Disjonction de ces deux instances... Il ne se dit gueres qu'au Palais). Empr. au lat. class.disjunctio « séparation », spéc. terme de gramm.; terme de méd. en lat. médiév., ca 1250 ds Latham. Fréq. abs. littér. : 44. |