| DISCORD2, ORDE, adj. Littér., gén. employé au masc. [En parlant de plusieurs pers. ou, plus rarement, de plusieurs choses] Qui manque d'unité, d'accord. Ils discutaient métaphysique, toujours d'accord sur les hommes et discors sur les éléments (Giraudoux, Bella,1926, p. 134).Une grande confusion vint de ce que l'on a voulu voir une profession de foi personnelle dans chaque déclaration de mes héros, si divers et discords fussent-ils (Gide, Journal,1930, p. 984).− Spéc., domaine mus.Qui manque d'harmonie, d'unité; désaccordé. Une sorte de clavecin aigre et discord (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 87). ♦ P. métaph. Ô désir surchargé de désirs! goûtait-elle bien (...) ce qu'il y a d'équivoque, de discord, de strident, ce qu'il y a de double, de triple, de pareil à la tierce, de pareil à l'arpège dans le désir (Noailles, Domination,1905, p. 281). ♦ P. ext. Des voix un peu discordes mais éclatantes (Giraudoux, Ondine,1939, p. 85). Prononc. et Orth. : [diskɔ:ʀ], fém. [-kɔ
ʀd]. Ds Ac. 1762-1878. La graph. du plur. (supra Giraudoux, loc. cit.) est celle de l'anc. lang. qui supprime la consomme devant s de flexion. À ce sujet cf. Rheims 1969 qui cite un ex. de Verlaine : ,,Bah! que ma règle suprême soit nous, discors ou d'accord.`` Étymol. et Hist. 1erquart xiiies. descort (Reclus de Molliens, Miserere, 84, 2 ds T.-L.); 1304 discors (Comprom., Fontevr., anc. tit., 494, Arch. M.-et-Loire ds Gdf., s.v. descort) − xvies. (Hug.), à nouv. fin xviiies. (Volney, Ruines, 1791, p. 158) et spéc. en mus. 1823 sous discords (Lamart., Socrate, 355 ds Littré). Du lat. class. discordis (composé de dis et cor « le cœur ») « qui est en désaccord (de personnes, de choses) »; les formes en dis- par réfection étymologique. Fréq. abs. littér. : 25. |