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DIMANCHE, subst. masc.
A.− Jour de la semaine sanctifié par le Christianisme et plus généralement consacré au loisir. Dimanche des brandons*, dimanche gras*; dimanches et jours de fête; école* du dimanche. Synon. relig. jour du Seigneur.À la campagne, le dimanche est peint dans l'air et sur la terre. Ainsi que ses habitants, le village ou le bourg semble avoir pris ses vêtements de fête, ses souliers neufs, sa veste de velours, le haut col de chemise (Gozlan, Notaire,1836, p. 96).Chanter le Credo à la messe du dimanche (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 3, 1921, p. 398):
1. Selon la jurisprudence des collèges, le dimanche et le jeudi étaient nos jours de congé; mais les offices, auxquels nous assistions très-exactement, employaient si bien le dimanche, que nous considérions le jeudi comme notre seul jour de fête. Balzac,Louis Lambert,1832,p. 75.
2. Le dimanche n'est pas un jour normal, physiologique, c'est un hiatus, une solution de continuité dans la trame des jours vivants. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 112.
P. ext.
Fête religieuse importante et chômée (qui ne tombe pas nécessairement un dimanche). Dimanche de Toussaint. « Les grands dimanches », comme Noël et Pâques (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 32).
Rem. On rencontre ds la docum. le tour fam. jour de dimanche (cf. automne ex. 3).
Jour de repos, de fête. Ce jour là vois-tu, c'est mon jour de congé, c'est mon dimanche, et je tâche qu'il y en ait plusieurs dans la semaine (Bayard, Mari camp.,1844, II, 6, p. 170):
3. Je venais d'arriver à Paris; j'étais employé dans un ministère, et les dimanches m'apparaissaient comme des fêtes extraordinaires, pleines d'un bonheur exubérant, bien qu'il ne se passât jamais rien d'étonnant. C'est tous les jours dimanche, aujourd'hui. Mais je regrette le temps où je n'en avais qu'un par semaine. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Souvenir, 1884, p. 532.
4. − C'est dimanche, dit Marie à ce moment-là. − Ah! Vous avez fait le compte des jours vous aussi? − Non, dit-elle [à Saint-Jean], pourquoi? Est-ce que c'est vraiment dimanche? ... Je disais ça parce que tout va bien. Giono, Batailles dans la montagne,1937, p. 270.
P. méton., vieilli. Réception donnée le dimanche. Je me vois forcé de supprimer pendant quelque temps mes dimanches (Flaub., Corresp.,1869, p. 176).
P. métaph. La société d'un ami m'est tout un dimanche (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 79).
Locutions (vieillies)
adv., fam. Dimanche (après la grand-messe). Jamais (cf. France 1907). Sens devant dimanche. Sens dessus-dessous, à l'envers. Sens devant dimanche, à l'envers l'un de l'autre comme des danseurs qui tournent autour l'un de l'autre sans jamais parvenir tout à fait à se voir la figure! (Claudel, Échange,1954, I, p. 735).
verbales. Faire ses (beaux) dimanches de qqc. En user dans une circonstance de fête, dans une solennité. Son habit de noces (...) dont il avait fait si longtemps ses dimanches (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 97).Ce que MmeBosse jette à mes cabots : des ratas, que d'autres seraient contents de faire leur dimanche avec (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1036).
B.− [Dans des syntagmes prép. plus ou moins figés de/du dimanche, en dimanche]
1. [P. allus. au climat de fête qu'apporte ce jour]
Air de dimanche. Air de fête, de gaieté. Les boutiques se remplissent et les rues s'animent. Le village prend un air de dimanche (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 105).Moûlu rentre, rose et frais, avec un air de dimanche (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 257).
Costume, habits, toilette du(des) dimanche(s). Vêtements de cérémonie, de fête. Anton. fam. de tous les jours.MmeGuillaume revêtit ses habits du dimanche (Arland, Ordre,1929, p. 488).Toutes les classes de la société défilent [devant le photographe] en costume du dimanche (Prinet, Phot.,1945, p. 84).
P. méton. S'habiller de/en dimanche. Prendre ses plus beaux habits. Synon. s'endimancher.Catherine, habillée en dimanche (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813,1864, p. 19).Des enfants habillés de dimanche (Giono, Regain,1930, p. 184).
2. [P. allus. au climat de détente qu'apporte ce jour; le déterminé désigne une pers.]
a) Qui profite du dimanche pour se livrer à ses loisirs favoris. Promeneur du dimanche. Tous les buveurs du dimanche, (...) étaient attablés devant les portes (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 54).
b) Péj. Qui ne se livre à certaines activités que le dimanche et par suite, s'y révèle malhabile ou inexpérimenté. Chauffeur, conducteur du dimanche. Ces peintres du dimanche qui sont des milliers pour un seul douanier Rousseau (Vialar, Débucher,1953, p. 90).
Rem. 1. Les dict. gén. du xixeet du xxes. définissent le dimanche comme « le premier jour de la semaine », sauf Ac. 1932 : ,,le septième jour de la semaine`` et Quillet 1965 : ,,le premier ou, selon d'autres, le dernier jour de la semaine``. Si certains usages (p. ex. liturg., législ. du travail) continuent d'en faire le premier jour de la semaine, il apparaît plus souvent, notamment sur les calendriers, comme le dernier (cf. Aragon, Crève-cœur, 1941, p. 18); par ailleurs, en raison de son aspect spécifique, il est fréquemment opposé aux autres jours de la semaine, par rapport auxquels il est senti en solution de continuité (cf. supra ex. 2). 2. On rencontre ds la docum. a) Dimanchard, subst. et adj. masc., rare. Je me sens extraordinairement dimanchard! (Goncourt, Journal, 1896, p. 1004). Le dimanchard y fourmille [au café] (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 21). b) Dimanchement, adv. rare. Comme il convient le dimanche. (cf. Rheims 1969). Dimanche des Rameaux... À l'ombre des feuilles les eaux lentes se recueillent dimanchement (Jammes, De l'angélus, 1898, p. 54).
Prononc. et Orth. : [dimɑ ̃:ʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1131 dïen enche (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1430); début xives. dymanche (J. de Joinville, Hist. St Louis, éd. N. de Wailly, 1874, § 45); 1690 les habits du dimanche (Fur.). Du lat. chrét. dies dominicus « jour du Seigneur » devenu *didominicu, puis par dissimilation consonantique *diominicu; dès ca 1119 l'a fr. dïemeine d'apr. l'adj. a. fr. demaine (< lat. dominicus) « seigneurial; principal; propre » : Ph. de Thaon, Comput, 2198 ds T.-L., s.v. demaine : Iloc iert icel di Qu'apelum diemeine, Le jurn Jesu demaine. Fréq. abs. littér. : 8 655. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 8 785, b) 19 814; xxes. : a) 16 320, b) 8 878. Bbg. Baehr (R.). Zu den romanischen Wochentagsnamen. In : [Mél. Rohlfs (G.)]. Halle, 1958, pp. 26-56. − Gottsch. Redens. 1930, p. 396. − Grimaud (F.). Petit gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, p. 113. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 56.