| DIGNIFIER, verbe trans. A.− Rare, vx. Élever (quelqu'un) en dignité. Dignifier un favori (Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e). Il désignait [le mot « dignités »] tous les emplois civils et ecclésiastiques, de nature à honorer, à dignifier ceux qui en étaient pourvus (Pol.1868, s.v. dignités). Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. dignifiable. [Appliqué à un inanimé concr.] Qui peut être élevé à la dignité de. Les truites de la Semoy dignifiables même de saumonées, consommées en toute dilection, en compagnie des bons collègues de ce bon curé, ô les truites de la Semoy! (Verlaine,
Œuvres posth., t. 2, Souv. et prom., 1896, p. 138). B.− Rendre digne, donner de la dignité à : ... l'influence générale et pratique de l'Eglise s'est toujours exercée pour dignifier, exalter, transfigurer en Dieu le devoir d'état, la recherche de la vérité naturelle, le développement de l'action humaine.
Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 33. Rem. On rencontre ds la docum. a) Dignifiant, ante, adj. Qui dignifie, qui rend digne. Impression d'autant plus dignifiante qu'elle nous vient de celui qui est notre ami, notre frère et la lumière du monde (Montesquiou, Mém., t. 3, 1921, p. 268). b) Dignification, subst. fém. Action de (se) rendre digne, état qui en résulte. On n'affronte aussi bien les mauvais esprits que les bons [selon le Quatrième Livre de la Magie] que dans la mesure de la « dignification » à laquelle on est parvenu (Breton, Manif. Surréal., 2eManif., 1930, p. 175). − Emploi pronom. à sens passif. Acquérir de la dignité. Avec elle [la religion], comme tout grandit, se purifie, se dignifie (Amiel, Journal,1866, p. 209). Prononc. : [diɳifje], (je) dignifie [diɳifi]. Étymol. et Hist. Fin xiiie-début xives. dignifie (Gloss. rom., ms. Bibl. royale, 9543 ds T.-L.) Empr. au b. lat.dignificare « rendre digne; juger digne ». Fréq. abs. littér. : 6. |