| DIFFICILEMENT, adv. D'une manière difficile. A.− [Se rapportant à des verbes] 1. [En parlant d'activités phys., physiol.] Digérer, entendre, respirer difficilement. Le marquis avait la goutte et marchait difficilement (Sandeau, Sacs,1851, p. 7). 2. [En parlant d'une action quelconque] Accorder, payer, remplacer, travailler difficilement; arriver, parvenir difficilement à. Fam. joindre difficilement les deux bouts. Avoir des difficultés d'argent. Les automobiles, devenues plus nombreuses circulaient difficilement dans les rues envahies (Camus, Peste,1947, p. 1461): 1. Il faudrait que chacune de mes phrases contribue à me mettre à part et qu'elle représente une victoire facilement ou difficilement remportée sur tout ce qui aspire à me dissoudre.
J. Bousquet, Traduit du silence,1935-36, p. 126. 3. [En parlant d'une opération intellectuelle] Admettre, comprendre, concevoir, croire, imaginer, renoncer, retenir difficilement. Le sentiment que l'homme supporte le plus difficilement est la pitié, surtout quand il la mérite (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 287): 2. ... il [Jean-François] répond avec justesse quand on l'interroge sur les choses qu'il a lentement apprises et difficilement retenues.
Nodier, Jean-François les bas-bleus,1844, p. 10. B.− [Se rapportant à des adj. notamment terminés en -able, -ible] (Lieu) difficilement abordable, accessible. Nous ne soumettons pas à notre analyse une matière aussi difficilement saisissable (Bremond, Poésie pure,1926, p. 74). SYNT. Difficilement lisible, maniable; difficilement analysable, conciliable, explicable, supportable. Prononc. et Orth. : [difisilmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1454-58 (Chastellain, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, III, 274 : Tout est possible... mais trop difficilement creroye que ainsi en fust). Dér. de difficile*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 987. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 300, b) 1 079; xxes. : a) 1 243, b) 1 761. Bbg. Quem. 2es. t. 1 1970. |