| DIFFAMER, verbe trans. Chercher à porter atteinte à la réputation ou à l'honneur de quelqu'un par des écrits ou des paroles. Diffamer les gens de bien, diffamer qqn aux yeux du public : ... de soi-disant amis, qui, jaloux de me voir marcher seul dans une route nouvelle, tout en paraissant s'occuper beaucoup à me rendre heureux, ne s'occupaient en effet qu'à me rendre ridicule, et commencèrent par travailler à l'avilir, pour parvenir dans la suite à me diffamer.
Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 36. − Emploi pronom. ♦ réfl. Ce monde a trouvé le moyen de se diffamer (Claudel, Ville,1893, p. 373). ♦ réciproque. À la ville, c'étaient les toilettes provinciales des dames, leurs chuchotements, leurs médisances et cancans apportés en pleine église comme en un lieu destiné à s'observer et à se diffamer les unes les autres (Sand, Hist. vie,t. 5, 1855, p. 312). Prononc. et Orth. : [difame] ou [difɑ-], (je) diffame [difa(ɑ:)m]. La majorité des dict. prononce [a] ant. Pt Rob. note [ɑ] post. comme 2evar., Warn. 1968 comme 1revar. D'apr. Littré il conviendrait de prononcer [ɑ] et d'écrire -â-; si on ne le fait pas, c'est par confusion avec affamer. Pour Dupré 1972, p. 695, au contraire, c'est le -â- de infâme, dû à un allongement expressif, qui est anormal. Il souligne qu'en principe on ne prononce que [f] simple mais, par souci d'expressivité, Land. 1834, Littré et DG transcrivent [ff] double. Cf. aussi Rouss.-Lacl. 1927, pp. 173-174, pour lequel le mot fait partie de ceux où le redoublement de la consonne est le plus gén. marqué et qui, s'il n'est pas exagéré, n'a rien de choquant. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1160 « ternir la réputation de, déshonorer (quelqu'un) » (Enéas, 1579 ds T.-L. : Molt est la dame defamee). Empr. au lat. impérialdiffamare (disfama) « divulguer; répandre le mauvais bruit que; diffamer ». Fréq. abs. littér. : 32. |