| DICTÉE, subst. fém. A.− Action de dicter (cf. ce mot A); ce qui est dicté. Enregistreurs magnétiques pour toutes applications commerciales et industrielles − dictée du courrier, etc. (Monde,19 janv. 1952, p. 12, col. 1 et 2). − Écrire sous la dictée de qqn. Il était dans son cabinet de travail; quatre ou cinq secrétaires écrivaient sous sa dictée (Dumas père, Comment je devins aut. dram.,1833, introd., p. 5).Ce que je demande, c'est (...) qu'on sache écrire lestement sous la dictée. Savez-vous écrire sous la dictée? (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 173): 1. À la fin de juillet, afin de divertir le cardinal, on lui présente donc les Sentiments de l'Académie française sur le Cid. Nous possédons ce premier texte, annoté de la main du médecin Citois qui le lisait à son maître et griffonnait sous sa dictée quelques observations.
Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 154. ♦ P. métaph. Il y a dans tous les temps un homme de génie qui se fait le secrétaire de son époque : Homère, Aristote, Tacite, Shakespeare, l'Arétin, Machiavel, Rabelais, Bacon, Molière, Voltaire, ont tenu la plume sous la dictée de leurs siècles (Balzac,
Œuvres div.,t. 2, 1850, p. 626).Le poète étant pour Ruskin, comme pour Carlyle, une sorte de scribe écrivant sous la dictée de la nature une partie plus ou moins importante de son secret, le premier devoir de l'artiste est de ne rien ajouter de son propre cru à ce message divin (Proust, Past. et mél.,1919, p. 156). − Spéc. Exercice utilisé dans les classes pour enseigner aux élèves l'orthographe ou en vérifier la connaissance. Épreuve de dictée, dictée de contrôle. On m'avait placé dans l'étude des moyens (...) et c'était la coutume pour les élèves de cette catégorie qui étaient punis, de subir, en forme de pensum, une espèce de dictée latine ou française épelée mot par mot (Verlaine,
Œuvres compl.,t. 5, Confess., 1895, p. 46): 2. Vous, Camille, vous avez fait dix-huit fautes dans une dictée de trois pages... et des fautes grossières! ...
Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 99. ♦ P. anal. Dictée musicale. À l'aide d'exercices méthodiques et soutenus, présentés sous forme de dictées, on arrivera à pouvoir noter la musique qu'on entend (Savard, Mus. et méth. transpos.,1886, p. 59): 3. ... je chantais faux et ratais lamentablement mes dictées musicales. Mon écriture était si informe qu'on tenta en vain de la redresser par des leçons particulières.
Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 69. B.− Au fig. (cf. dicter B).Suggestion ou injonction détaillée et généralement autoritaire de ce qu'il faut dire ou faire. Leurs leçons de bonté et de moralité [de ces dignes ecclésiastiques] (...) me semblaient la dictée même du cœur et de la vertu (Renan, Souv. enf.,1883, p. 130).L'impression d'une dictée d'autrui fut même si forte, qu'Amable (...) se retourna pour s'assurer qu'il était bien seul (Richepin, Cadet,1890, p. 98): 4. Ce n'est pas la dictée insolente d'un groupe d'hommes mettant leurs pieds sur les foules, c'est la dictée des choses mêmes.
Jaurès, L'Armée nouvelle,1911, p. 366. Prononc. et Orth. : [dikte]. Ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1680 terme d'écolier de philos. et d'autres qui écrivent les écrits d'un maître (Rich.); 1752 sous la dictée sens propre (Trév.). Part. passé fém. de dicter*. Fréq. abs. littér. : 573. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 906, b) 603; xxes. : a) 558, b) 1 004. |