| DIALECTE, subst. masc. A.− LINGUISTIQUE 1. Forme particulière d'une langue, intermédiaire entre cette langue et le patois, parlée et écrite dans une région d'étendue variable et parfois instable ou confuse, sans le statut culturel ni le plus souvent social de cette langue, à l'intérieur ou en marge de laquelle elle s'est développée sous l'influence de divers facteurs sociaux, politiques, religieux, etc. (d'apr. Ling. 1972). Je n'entendais presque rien au dialecte alsacien qu'elle employait (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 36): 1. Récemment, lorsque des dialectologues français se sont réunis pour étudier en commun un plan de relevé des dialectes français par atlas régionaux, on s'est aperçu que chacun avait laissé aux voisins les dialectes de la zone de transition.
J. Fourquet, Langue, dialecte patoisds Le Lang., 1968, pp. 574-575 (encyclop. de la Pléiade). − P. ext. Patois : 2. Les hommes parlaient en patois niçard. Je devinais quelques mots. Ce dialecte est très différent de l'italien, que je comprends beaucoup mieux. J'ai l'impression qu'il se rapproche bien plus du provençal, et en général de la langue d'oc.
Romains,Les Hommes de bonne volonté,La Douceur de la vie,1939, p. 23. − P. anal. Langue spéciale : 3. Nous allons aussi traiter de l'analyse et de la synthèse (...) en essayant de décrire et d'expliquer, d'après nos principes, les diverses acceptions que ces termes prennent dans la langue commune et dans les divers dialectes scientifiques, mais principalement dans le langage des mathématiques, où ils sont si fréquemment employés, et où ils acquièrent une valeur technique qu'il est curieux de comparer avec celle que les logiciens y attachent.
Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 381. 2. Forme régionale, parlée et surtout écrite; d'une langue ancienne. Comme ça m'est égal, que certaines des idylles de Théocrite soient en dialecte ionien! (Renard, Journal,1895, p. 290).Ce dialecte normand qui fut la langue des plaidoiries, en Angleterre, jusqu'au quatorzième siècle (Morand, Londres,1933, p. 259). B.− P. ext. Langue officielle particulière à un pays, à une population. Que de beaux livres à écrire, une pièce dans les trois dialectes : alsacien, français, allemand (Barrès, Cahiers,t. 9, 1912, p. 234).Un des premiers besoins du monde international était un dialecte universel (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 37): 4. Il faut donc s'en tenir à l'impression générale que produit l'idiome d'une nation dans son état actuel. Le français, ayant été parlé plus qu'aucun autre dialecte européen, est à la fois poli par l'usage et acéré pour le but. Aucune langue n'est plus claire et plus rapide, n'indique plus légèrement et n'explique plus nettement ce qu'on veut dire.
Staël, De l'Allemagne,t. 1, 1810, p. 181. Prononc. et Orth. : [djalεkt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1550 (Ronsard, Odes, Suravertissement au lecteur ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 57 : le naif dialecte de Vandomois). Empr. au lat. impérialdialectus « id. », empr. au gr. δ
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ς dér. de δ
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ν au sens de « parler (une langue particulière, un dialecte) ». Fréq. abs. littér. : 165. Bbg. Borodina (M.A.). Sur la notion de dial. Orbis. 1961, t. 10, pp. 281-292. − Francescato (G.). Structural comparison... Z. rom. Philol. 1965, t. 81, no5/6, pp. 484-491. − Warnant (L.). Dial. du fr. et fr. région Lang. fr. 1973, no18, pp. 100-125. |