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DIADÈME, subst. masc.
A.− Bandeau souvent pourvu d'une riche décoration, porté autour de la tête comme signe de la royauté. Diadème royal; le sceptre et le diadème; diadème d'argent, de perles; éclat d'un diadème. Tête ceinte du diadème à pointes aiguës des rois hellènes (France, Clio,1900, p. 47).
P. méton. et au fig. La royauté elle-même. Il ne trouve son front, pas plus que son cœur insuffisant pour le diadème, pour le diadème dérisoire, la couronne d'Angleterre, qui lui est proposé (Claudel, Soulier,1944, épilogue, 1, p. 1084).
P. métaph. (Symbole de) gloire, supériorité, perfection. Synon. couronnement.Cette cendre, ô mon fils, ne la crois pas vile; elle est le diadème de ton corps (Éluard, Donner,1939, p. 143).Là-bas, dans tes murs, vit la divine Inès, diadème de la cour, gloire de la cité! (Camus, Chev. Olmedo,1957, 2ejournée, 13, p. 776).
B.− P. ext.
1. Parure féminine en forme de couronne, posée sur les cheveux. Être coiffée d'un diadème; diadème de mariée :
1. Les cheveux se compriment, s'écrasent, s'enferment dans des diadèmes très ajustés. Les diadèmes sont posés très bas sur le front de manière à ne laisser apparaître que peu de cheveux entre le front et le diadème. Stéphane, L'Art de la coiffure fém.,1932, p. 162.
P. métaph. Des files de réverbères, bordant des avenues invisibles dans l'obscurité, faisaient à la ville un diadème de perles (Montherl., Démon bien,1937, p. 1332).Là-haut, ce diadème de roches dénudées (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 953).
P. méton. Coiffure dans laquelle les cheveux forment comme un diadème. Tresser un diadème; un diadème de tresses; chevelure (relevée, montée) en diadème :
2. Elle [Véronique] avait-au-dessus de son front, bien modelé, mais presque impérieux, un magnifique diadème de cheveux volumineux, abondants et devenus châtains. Balzac, Le Curé de village,1839, p. 15.
2.− P. anal. Objet ou éléments disposés en forme de diadème. Un peigne en diadème; diadème de roses. Synon. couronne.Coiffée d'un diadème d'épines (Prévert, Paroles,1946, p. 253).
Prononc. et Orth. : [djadεm]. Enq. : /djadem/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1320 dyademe « insigne du pouvoir royal » (Ovide moralisé, éd. C. de Bœr, livre XIV, 1638, t. 5, p. 52); av. 1505 diademe désigne la royauté (Le Baud, Hist. de Bret., ch. III ds Gdf. Compl.); p. ext. 2. xves. diademe désigne une coiffure (Myst. de Ste Geneviève, éd. Cl. Sennewald, p. 68 ds IGLF : Lors [Sainte Geneviève] veste son matel, chief et cuevre-chief a diademe, Et puis voise a Paris demourer); 1489 diademe (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, var. 298 [impression de Pierre Levet] : Filz d'ange portant diademe d'estoille); 1830 spéc. « bijou de femme » (Balzac, Gobseck, p. 412) Empr. au lat. class.diadēma, de mêmes sens; lui-même empr. au gr. δ ι α ́ δ η μ α « bandeau qui entourait la tiare des rois de Perse », p. ext. diadème, couronne royale ». Fréq. abs. littér. : 332. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 737, b) 484; xxes. : a) 409, b) 276.
DÉR.
Diadémer . verbe trans.,rare. Ceindre d'un diadème ou d'une parure en forme de diadème. Emploi pronom. Anaïs, tu seras couronnée de coquelicots; Marie tu te diadèmeras de bleuets (Colette, Cl. école,1900, p. 267).Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé diadémé, ée, en emploi adj. a) Orné d'un diadème. Sous un dais doré, une irritante statue de l'Enfant Jésus, diadémée (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 354). Des danseuses diadémées de clinquant (Fuchs, Lex. Journal Goncourt, 1912, p. 11). b) Coiffé en forme de diadème. La maréchale Canrobert, diadémée de hauts cheveux en couronne (Goncourt, Journal, 1869, p. 513). c) P. métaph. De beaux nuages noirs à l'occident, − « diadémés » d'éclairs (Barb. d'Aurev., Memor. 2, 1838, p. 267). 1resattest. 1521 diadesmé « ceint d'un diadème » (Violier des hist. rom. ds Delb. Notes d'apr. DG), 1845 diadémer (Besch.); de diadème, dés. -er (cf. lat. impérial diadematus « orné d'un diadème »). Fréq. abs. littér. : 4.