| DIACHRONIE, subst. fém. LINGUISTIQUE A.− [Gén. en corrélation avec synchronie] Caractère des faits linguistiques considérés du point de vue des phases de leur évolution dans le temps. L'évolution des sons est incompatible avec la notion d'état; comparer des phénomènes ou des groupes de phénomènes avec ce qu'ils ont été antérieurement, cela revient à établir une diachronie (Saussure, Ling. gén.,1916, p. 194). B.− P. méton. 1. La discipline qui traite de ce caractère. La distinction entre synchronie et diachronie s'appliquait essentiellement, dans l'esprit de F. de Saussure, aux études linguistiques concrètes : états de langue déterminés, évolution de langues déterminées (Perrot, Ling.,1953, p. 106). 2. La rubrique dans un article de dictionnaire, la partie d'un ouvrage ou l'étude qui traite des faits linguistiques selon ce point de vue. Autant que le renseignement précis, nous importe, dans un souci de réalisme linguistique et philologique, la présence organique de la diachronie à côté de la synchronie, celle-ci n'existant que par et dans celle-là, et réciproquement (TLFt. 1, 1971, p. XLIII). Rem. Le linguiste (ou rédacteur) qui étudie la diachronie est appelé linguiste (ou rédacteur) diachronicien (Fascicule des Normes, 1972, p. 20 ds TLF). Prononc. : [djakʀ
ɔni]. Étymol. et Hist. 1916 ling. « phase d'évolution » [cit.] (Saussure, Ling. gén., p. 117). Mot créé par F. de Saussure, composé de dia du gr. δ
ι
α
́ « à travers » et du rad. chron de χ
ρ
ο
́
ν
ο
ς « temps » (chronos); suff. -ie*; cf. synchronie. Bbg. Barthes (R.). Éléments de sémiologie. Communications. 1964, t. 4, pp. 91-135. − Dub. Dér. 1962, p. 39. |