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DEVIN, INERESSE, subst.
A.− OCCULT. Personne qui, par le recours à des procédés occultes, à des pratiques magiques, s'applique à deviner*, à découvrir ce qui est ignoré ou caché, et en particulier à prédire les événements futurs. Synon. vieilli divinateur*.Devin de village (Pastorale musicale de J.-J. Rousseau). Un devin (...) m'a raconté votre bonne aventure, et une devineresse (...) a lu votre sort sur votre main (Quinet, Ahasvérus,1833, 1rejournée, p. 110).Les oracles, les devins, les mille manières d'interroger le grand sphinx ou de courtiser l'inconnu (Amiel, Journal,1866, p. 433):
1. ... la tante entraîna Anne-Marie chez une devineresse. Cette femme (...) prépara son marc, fit souffler trois fois dessus, pencha, repencha l'assiette, et commença par voir des initiales. Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 196.
P. allus., péj. Si vous croyez (...) que j'ai le temps de m'intéresser à vos tours de sorcier et de devin de village, vous vous foutez le doigt dans l'œil (Magnane, Bête à concours,1941, p. 434).
P. ext. Personne qui se pique de deviner les secrets d'autrui :
2. J'ai revu mon esclave (...) Mais rien, ni dans ses regards, ni dans ses manières, ne peut permettre aux devineresses du monde de soupçonner en lui cet amour infini que je vois. Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées,1842, p. 253.
Loc. fig., fam. Je ne suis pas devin. Je ne peux comprendre ce que l'on m'explique mal ou ce qui est inintelligible, je ne peux imaginer l'imprévisible.
Rem. 1. Lar. encyclop. enregistre la loc. pas besoin d'être devin pour comprendre et Lar. Lang. fr. la loc. il ne faut pas être devin pour comprendre avec le sens « il s'agit d'une chose facile à comprendre »; dans ces deux loc., devin remplace le plus traditionnel grand clerc. 2. La majorité des dict. enregistre en outre le proverbe il ne faut pas aller au devin pour en être instruit. Il s'agit d'une chose connue de tous.
B.− [P. réf. à la vénération qu'inspirèrent certains devins dans l'Antiq.] Au masc. seulement. Devin ou, adj., serpent devin. Boa constricteur (vénéré par certaines tribus). Cf. Cabanis, Rapp. phys. mor., t. 2, 1808, p. 342; Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 235.
Rem. 1. On rencontre ds la docum., au sens du lat. vates « poète inspiré », la constr. en appos. avec valeur d'adj. Ces grandes secousses auxquelles succombent souvent les prophètes, les poètes devins quand l'inspiration les (...) catapulte (Arnoux, Double chance, 1958, p. 73). 2. Après une période de flottement, une redistribution sém. s'est opérée entre les termes devin et devineresse d'une part, devineur* et devineuse d'autre part. Le premier groupe ne s'applique plus qu'aux pers. qui s'adonnent aux sc. occultes ou aux pratiques corresp. de l'Antiq., et le second aux pers. qui devinent au sens cour. du terme, par intuition, conjecture, etc. (cf. deviner B 2 b) ou qui trouvent la solution d'une charade, d'un rébus, etc. (cf. deviner B 2 c spéc.).
Prononc. et Orth. : [d(ə)vε ̃], fém. [d(ə)vin(ə)ʀ εs]. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1119 divin « théologien » (Ph. de Thaon, Comput, 499 ds T.-L.) − fin du xiiies. (Lex. Abavus, éd. M. Roques, I, 2494); 2. ca 1160 « celui qui pratique la divination » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1012;) 3. 1803 « boa constrictor » (Boiste). II. Ca 1155 divineresse (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 636). I du lat. class. divinus (proprement « divin »), « devin », devenu par dissimilation devinus en b. lat. (TLL 1619, 19). II à l'origine fém. de devineur* (suff. -eresse*), devineresse a été supplanté par devineuse, puis a servi de fém. à devin, supplantant ainsi à son tour devine, ancien fém. de ce dernier (cf. Dupré 1972). Fréq. abs. littér. : 206. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 368, b) 285; xxes. : a) 204, b) 285. Bbg. Bastin (J.). Mots finissant par -oir, -oire. In : B. (J.). Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 82. − Gottsch. Redens. 1930, p. 244.