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DESSUS1, prép. et adv.
I.− Prép., littér. ou pop.
A.− Emploi autonome. À la face supérieure de, sur. J'ai conservé sa peau : mets-la dessus la tienne (Florian, Fables,1792, p. 127).C'est un gros morceau de jambon avec un papier fou collé dessus le vif de la tranche (Giono, Regain,1930, p. 77):
1. ... l'expression du visage de Rebecci a changé lorsqu'il a parlé de Hong. − Toi, si jé té connaissais pas comme jé té connais, tu aurais déjà ma main, dessus la gueule... Malraux, Les Conquérants,1928, p. 28.
Rem. L'emploi prép. de dessus est plus cour. après une prép.
B.− Dans des loc. prépositives
1. De dessus + subst.De la face supérieure, extérieure de quelque chose. On n'a pas encore ôté votre carte de dessus la porte de votre chambre (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 393).
P. ext. [Avec une idée de relation, de contact] Les jeunes amoureux, auxquels il fait pitié, détournent les yeux de dessus lui (Kock, Compagn. Truffe,1861, p. 259).
2. Par-dessus + subst.
a) [Avec un mouvement] Par le haut, par le dessus de quelque chose :
2. L'averse roule, avec un bruit de grêle. Courageusement, Mouchette relève sa pauvre jupe par-dessus sa tête, et commence à courir le plus vite qu'elle peut. Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1269.
En partic. [Dans un bateau] Jeter qqc. par-dessus bord*. Il y a des hommes de chez nous qui sautent par-dessus bord pour aller chercher une étoile dans l'eau (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 28).
Au fig. Ne regrette pas non plus de passer par-dessus les conventions qui règlent tes heures ordinaires (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 94).
b) [Sans mouvement] Au-dessus de, sur. Elle avait par-dessus sa robe de popeline noire, très simple, un large tablier blanc (Zola, Œuvre,1886, p. 205).
c) Syntagmes
Par-dessus tout. Avant toute chose, principalement. J'aime par-dessus tout la musique sacrée (Musset, Confess. enf.,1836, p. 221).
Par-dessus le marché (au fig. et fam.). En plus, Et de rêver aux éléphants blancs par-dessus le marché (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 229).
Par-dessus la tête. En excès. Un employé se mettrait à lui faire des enfants par-dessus la tête (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 129).En avoir par-dessus la tête. Être excédé, dégoûté de quelque chose. Fiche-moi la paix! j'en ai par-dessus la tête, de votre roman! (Zola, Pot-Bouille,1882p. 154).
Jeter son bonnet, sa chemise par dessus les moulins, les maisons. Outrepasser les convenances, les bienséances. Une fille qui a jeté son bonnet par-dessus les moulins! (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 15).
II.− Adverbe
A.− [Exprime l'idée d'une superposition]
1. Sur la face supérieure. Anton. dessous :
3. Or, ce jour-là, comme Buteau rentrait à l'improviste, il aperçut Fouan par terre, étendu tout de son long sur le ventre, et le nez sous la commode, en train d'étudier s'il n'y avait pas là une cachette. Cela le jeta hors de lui, car le père brûlait : ce qu'il cherchait dessous était dessus, caché et comme scellé par le gros poids du marbre. Zola, La Terre,1887, p. 416.
2. Sur la face extérieure. Anton. dedans :
4. Dans l'intérieur, on chantait, et dessus, près de nous, trois matelots gris dansaient, bonnet sur l'oreille, des fleurs aux boutonnières (...) trois jeunes hommes à la tournure délurée, à la tête intelligente, qui couraient leur bordée de départ au moment de s'en aller en Chine. Loti, Mon frère Yves,1883, p. 286.
B.− P. ext. [En constr. avec divers verbes de mouvement] Exprime l'idée d'une relation, d'un contact. Sauter, tomber, se jeter dessus; mettre le doigt, le nez, la main dessus. Un feu qu'on allume en soufflant dessus pour l'éteindre (Renan, Avenir sc.,1890, p. 370).Paula, on me tire dessus! (Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 337):
5. Père, en me rendant visite, un jour, au laboratoire, a vu la trompe à eau. Il a tout de suite louché dessus. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 97.
Au fig. Être sur une affaire, être dessus. Je ne compte pas dessus (Flaub., Corresp.,1879, p. 183).Il jetait sur une feuille de papier quelques notes et improvisait dessus une causerie plutôt qu'un discours (Goncourt, Journal,1890, p. 1186):
6. Pour le compte d'un épicier qui se marie, l'homme d'affaires achète le Roqueplan, et bénéficie dessus de quinze cents francs. Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 45.
Rem. Dans ces emplois, l'adv. dessus fonctionne sur le modèle de la prép. sur; l'idée de superposition, si elle n'est pas complètement absente, est toujours figurée.
C.− Locutions
1. Bras dessus bras dessous. Cf. bras et dessous.
2. De dessus. De la face extérieure ou supérieure. De dessus [l'omnibus], on lui jette sa petite malle et sa grosse boîte de couleurs (Goncourt, Journal,1880, p. 65).
3. En dessus. Dans, sur la partie supérieure. Les quatre doigts sous l'aisselle, le pouce en dessus (Zola, Débâcle,1892, p. 338).
Fam., emploi adj. Les voisins d'en dessus (Davau-Cohen1972).
4. Ci-dessus. Cf. ci.
5. Là-dessus
a) Sur cela. Monte là-dessus. Je m'étendais là-dessus à peu près dans le costume d'Assan (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Marroca, 1882, p. 787).
En partic. Sur ce sujet, à ce propos. Quel étrange besoin vous avez de revenir là-dessus (Mauriac, Asmodée,1938, I, 4, p. 33).
Fam. et p. plaisant. Oui, compte là-dessus, et bois de l'eau! (Zola, Bonh. dames,1883, p. 546).
b) [Dans le temps] Immédiatement après, sur ces entrefaites. Là-dessus, je t'embrasse ainsi que Judith (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1869, p. 148).Et elle m'a quittée là-dessus (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Homme-fille, 1883, p. 613).
6. Par-dessus
a) [Avec un mouvement] Par le haut, par un endroit supérieur. Les derniers venus passent du plain-pied par-dessus (Renan, Avenir sc.,1890, p. 327).
b) [Sans mouvement] Dessus, sur la face supérieure ou extérieure. Le linge dans les fontes et le manteau roulé par-dessus (Zola, Débâcle,1892, p. 318).
7. Sens dessus dessous (cf. dessous et sens).
Prononc. et Orth. : [ḓ(ə)sy]. Cf. dessous1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Adv. 1. 1119 la desus « sur ce sujet » (Ph. De Thaon, Comput, éd. E. Mall, 733); 2. a) 1155 « dans une position plus élevée » [bras] desus e desuz « bras dessus, bras dessous » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1118); b) ca 1170 « par dessus » (Chr. de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 405); c) ca 1176 par desus (Id., Perceval, éd. F. Lecoy, 7431); d) ca 1195 en dessus (Ambroise, Guerre sainte, 9604 ds T.-L.), attest. isolée; 1660 (Oudin Fr.-Esp.); e) ca 1220 là dessus indiquant le lieu (G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 10018 ds T.-L.). B. Prép. 1. ca 1150 employé seul desus « sur » (Voyage de Charlemagne, éd. P. Aebischer, 294) pour cet emploi Fur. 1701 note que ,,sur est plus en usage que dessus``; 2. en composition dans des loc. prép. a) ca 1150 par desus (Charroi de Nîmes, éd. D. Mac Millan, 285); b) ca 1165 dedessus « sur » (B. de Ste-Maure, Roman de Troie, éd. L. Constans, 29877); 2emoitié XIIIes. de desus « de la partie supérieure de » (Ronceveaux, ms. Chateauroux, éd. W. Foerster, CCCLXXX, 8). Du lat. desursum composé de de et sursum « en haut, vers le haut », littéralement « du haut », en usage dans la lang. vulgaire à l'époque impériale où il est signalé par Quintilien (TLL s.v., 791, 75) comme barbarisme; attesté dans la lang. littér. comme prép. et adv. à l'époque chrét. (Blaise) la plupart du temps écrit desusum. Formé sans doute sur le modèle de la loc. plus anc. de super, desursum a concurrencé celle-ci, d'où en a. fr. les formes parallèles desus et desor, desur (de desuper); desus, puis dessus l'ayant par la suite emporté. Bbg. Delbouille (M.). Note pour l'hist. des couples fr. soz-desoz... In : [Mél. Rheinfelder (H.)]. Munich, 1963, pp. 78-86. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, p. 158, 406. − Rog. 1965, p. 127. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1955, pp. 482-484. − Wagner (R.-L.). B. Soc. Ling. 1964, t. 59, no2, pp. 103-104.