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DENRÉE, subst. fém.
A.− Vieilli ou p. anal. (du sens B). Marchandise. Le prix des denrées; bois et autres denrées. La valeur se forme au moment où le travail n'apparaît plus que sous la forme d'une denrée (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 50):
1. Il [Bottari] quitte Gênes au milieu de l'hiver 1847. Son intention est de gagner Reggio d'Emilia où quelque chose se trame... Il colporte des livres défendus... C'est une denrée facile à placer. Giono, Voyage en Italie,1953, p. 73.
P. compar. Sa femme et ses enfants, il [Maxime] les affichait comme des denrées neuves qu'il eût achetées Place Masséna (Colette, Entrave,1913, p. 4).
B.− Usuel
1. Gén. au plur. Marchandise destinée à la consommation, plus spécialement à l'alimentation. Denrées alimentaires, coloniales, périssables; le prix des denrées agricoles. Lacombe était très ennuyé. Il avait reçu plus d'une plainte sur la gestion déplorable des denrées du ravitaillement (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 54).En temps de guerre totale, rien ne peut faire que la production des denrées et des objets de consommation soit maintenue au niveau normal (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 118):
2. ... soit que ces gens eussent été victimes de l'habileté de Gobseck, soit que Gobseck voulût un trop grand prix de ses denrées ou de ses valeurs fabriquées, chaque marché se trouvait en suspens. Balzac, Gobseck,1830, p. 441.
Au sing. (rare). La langouste à la mongole, c'est une denrée délicate (Duhamel, Terre promise,1934, p. 129).
SYNT. Des denrées de première nécessité, de consommation courante; la taxation des denrées; une distribution de denrées et de charbon; ils portaient leurs denrées au marché de la ville; la bourse, le trafic des denrées.
2. Au fig., surtout au sing. Produit, objet considéré du point de vue de sa valeur. La femme n'est qu'une denrée, une nécessité (Zola, Mes haines,1866, p. 92).Le temps devient la denrée la plus précieuse de l'homme moderne (Bloch, Dest. S.,1931, p. 251):
3. Mais une fois née..., notre science devenue moyen de puissance, moyen de domination concrète (...) cesse d'être « une fin en soi » et une activité artistique. Le savoir, qui était une valeur de consommation, devient une valeur d'échange. L'utilité du savoir fait du savoir une denrée qui est désirable non plus par quelques amateurs très distingués, mais par tout le Monde. Valéry, Variété I,1924, p. 29.
Prononc. et Orth. : [dɑ ̃ ʀe]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1160 denerée « la valeur d'un denier » (Le Charroi de Nîmes, éd. D. Mac Millan, 911); ca 1260 danree « marchandise » (E. Boileau, Le Livre des métiers, 9 ds T.-L.). Dér. de denier*; suff. -ée* (v. FEW t. 3, p. 40 a, note 3); denerée, puis denrée par contraction. Fréq. abs. littér. : 540. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 584, b) 547; xxes. : a) 339, b) 446. Bbg. Pauli 1921, p. 20.