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DAM1, subst. masc.
[Dans des loc., précédé de la prép. à] Préjudice. Toute loi morale est bonne et utile, et nul ne peut la violer qu'à son dam (J. Simon, Devoir,1854, p. 372).Lever un malentendu qui oppose la Crète à la Grèce, au grand dam de nos deux pays (Gide, Thésée,1946, p. 1428):
1. La faute de certains rois de France, admirables par ailleurs, a été de la subir [l'Inquisition] et de la tolérer, au grand dam de leurs successeurs. L. Daudet, Les Universaux,1935, p. 55.
Rare. [Le compl. désigne une chose] Les odieux grincements d'engrenages qui accompagnent trop souvent, au grand dam des dentures, les manœuvres avec les boîtes [de vitesses] ordinaires (Tinard, Automob.,1951, p. 332).Les incantations des sorcières étaient primitivement enregistrées. Peut-être au dam de la claire intelligibilité (Serrière, T.N.P.,1959, p. 134).
Rem. Seule l'expr. au grand dam de est d'usage courant.
En partic., THÉOL. Châtiment éternel qui prive les réprouvés de la vue de Dieu. La peine du dam. Et quand Dieu ratifie cette volonté solitaire, c'est le dam (Blondel, Action,1893, p. 371):
2. Et si vous dites que vous n'imaginez pas ce que c'est que l'Enfer, J'entends cette ligature et ce dam, la nausée et ce transport en nous de désespoir et de colère, Il était temps que je l'apprenne à votre place et je puis vous rendre compte en expert. Claudel, Visages radieux,1947, p. 811.
Prononc. et Orth. : [dɑ ̃], vieilli [dan]. Les dict. et ouvrages mod. transcrivent la nasale (cf. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob., Pt Lar. 1968, Warn. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. également Fouché Prononc. 1959, p. 17). Les dict. plus anc. transcrivent [dan] comme damner (cf. Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré et DG; cf. aussi la rem. ds Ac. 1798-1932, le mot étant admis ds toutes les éd. de 1694-1932). Dupré 1972 cite A. Thérive pour lequel [dan] est la prononc. correcte mais qui constate que 3/4 des gens disent [dam]. L'orth. influence donc la prononc. du mot dans lequel m est tout à fait irrég. Homon. dans, dent. Étymol. et Hist. 1. 842 « dommage, préjudice de quelqu'un » (Serments de Strasbourg ds Henry Chrestomathie, p. 2, 8); 1remoitié xes. damz cas sujet sing. (St Léger, éd. Linskill, 51); ca 1450 a nostre dam (Mistère viel Testament, éd. J. de Rothschild, 49013), dep. le xvies. (Hug.; Gdf.) a tendance à ne plus s'employer que dans l'expr. à mon (son, leur,...) dam!; 2. 1579 spéc. théol. (Foucqué, Vie de J.-C., fo117 ds Littré). Empr. au lat. class. damnum « dommage, préjudice »; au sens 2 p. réf. à damner*. Fréq. abs. littér. : 50.