| DAHLIA, subst. masc. A.− BOT. Plante originaire du Mexique, à racines tubéreuses, rondes ou ovales, parfois comestibles, à longues tiges droites cassantes, à grandes feuilles découpées, à belles fleurs radiées, groupées en capitules, présentant de nombreuses variétés de divers coloris éclatants et cultivée comme plante d'ornement. Je vous ai envoyé (...) une fleur qui vient d'être acclimatée ici : c'est un nouveau dahlia du Mexique (...) Ce qui est curieux, c'est la structure des petites branches, profondément cannelées de façon à porter la pluie à toutes les parties de la plante (Mérimée, Lettres Mmede Beaulaincourt,1870, p. 84): Et tu trônes, idole insensible à l'encens.
− Ainsi le dahlia, roi vêtu de splendeur,
Élève sans orgueil sa tête sans odeur,
Irritant au milieu des jasmins agaçants!
Verlaine, Poèmes saturniens,1866, p. 81. − P. métaph. Le soleil n'était plus qu'un dahlia décoloré dans une insondable chevelure (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 257); cf. aussi alchimiste ex. 6. B.− CHIM. ,,Matière colorante violette, dérivée du triphénylméthane = Violet d'Hofmann « Teinture de dahlia n.f. Indicateur coloré »`` (Duval 1959). Il n'existe pas de coloration vitale; on peut cependant faire une coloration « post-mortem » avec le « bleu dahlia », le violet de crésyl ou le bleu « de Nil A » (Husson, Graf, Manuel biol. gén.,1965, p. 39). Rem. Attesté aussi ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965. Prononc. et Orth. : [dalja]. Lar. Lang. fr. souligne : ,,Et non [daja]``; cf. également Dupré 1972, p. 582. Au plur. des dahlias. Admis ds Ac. 1835-1932. Var. francisée dahlie (Ac. Compl. 1842). Étymol. et Hist. 1804 (Thouin, Mém. cult. Dahlia ds Fr. mod., t. 20, p. 301). Dér. avec suff. -ia* du nom du botaniste suédois Andrea Dahl [1751-1789] qui apporta cette plante du Mexique en Europe à la fin du xviiies. (Migl., p. 185). Fréq. abs. littér. : 82. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 41. − Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 301. − Migl. 1968 [1927], p. 185. − Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de Philol. fr. 1932, t. 45 p. 16. |